Ensemble EPHEMER
21.11.2017 par ro
num.274 déc.2017-janv.2018 p.15
Reflets du concert des Caves de Bon Séjour

Dimanche 19 novembre 2017

L’ensemble Ephemer, quintette à vents et piano est né en été 1993 du désir d’exécuter les deux quintettes à vents et piano de Mozart (KV 452) et de Beethoven (OP 16) ce qui fut réalisé en août de cette même année. Aujourd’hui, trois parmi ce groupe de musiciens - François RYCHNER hautbois, Christine GUIGNARD clarinette, Jean WAGNER cor, ont décidé de reprendre ces partitions pour leur plaisir d’abord et pour le nôtre, mélomanes des Concerts Classiques des Caves. Ils ont pu réaliser ce rêve grâce à Marie-Claire RENISIO basson, et Mihaïl SARBU piano qui ont rejoint le groupe initial.

Le concert débute par l’œuvre de Mozart. D’emblée, ce grand compositeur de tous les temps semble être parmi nous, on ne s’y trompe pas ! Un 1er mouvement, Largo – Allegro moderato, nous offre des dialogues entre les instruments à vent, tour à tour en duos puis réunis en quatuor où le cor majestueux s’impose, pendant que le piano égrène ses notes comme en soliste. Le Larghetto qui suit, permet aux musiciens de donner de l’ampleur à leur instrument dans les notes tenues et les liés, le tout soutenu par la structure de la partition jouée par le piano. On saisit alors la grande profondeur de cette œuvre qui se termine par le Rondo, vif, gai, joueur et dansant dans lequel chacun des instrumentistes, hautboïste, bassiste, clarinettiste, ont eu l’opportunité de s’exprimer pleinement et avec succès également en tant que soliste. La richesse de cette œuvre fera dire par Mozart lui-même qu’elle est son œuvre la plus aboutie. Il avait 26 ans !

Après quelques minutes d’arrêt, histoire de réajuster techniquement les instruments, changement d’atmosphère. Avec le quintette de Beethoven, nous sommes d’emblée pris dans une musique plus posée, comme l’indique le nom de ce 1er mouvement de cette œuvre « Grave – Allegro ma non troppo » donnant le caractère bien spécifique de la musique beethovenienne. Néanmoins Mozart, décédé quelques années plus tôt est encore bien présent par petites touches chantantes et douces, notamment dans l’Andante Cantabile. Mais là s’arrête la comparaison, la personnalité du grand maître réapparaît aussitôt avec force et vigueur. Le dernier mouvement - Rondo – se caractérise par les interventions pianistiques, les doigts déferlant avec agilité et fluidité sur tout le clavier rappelant des moments de ses concertos pour piano.

La complicité notable des musiciens de l’Ensemble Ephemer, au faîte de leur art et avec toute leur expérience en matière musicale, a permis de dégager une magnifique harmonie, grâce aux différences de timbre de chacun de ces quatre instruments à vent. Ponctuée par l’apport du piano cette harmonie nous a enveloppés tout au long de ce beau moment de musique de chambre. Un grand merci à eux !

Geneviève Fradique-Gardaz
 

Photo Siddiqui

auteur : rédacteur occasionnel

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