12.03.2018 par PAD
num.277 avril 2018 p.05 Versoix refuse la version du PSIA et argumente sur un développement raisonnable de l'Aéroport
Face aux appétits exorbitants véhiculés par l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) qui ont atterri à mi-novembre sur le tarmac de l'Aéroport de Genève, emboîtant le pas de diverses associations de riverains, les Autorités de Versoix ont pris résolument fait et cause pour le bien-être de la cité en refusant le projet de développement contenu dans le PSIA (Plan sectoriel de l'infrastructure aéroportuaire) relatif à l'Aéroport de Genève, soumis aux observations des communes concernées jusqu'au 16 mars dernier. C'était lors de la séance du Conseil municipal du 12 mars dernier : les autorités municipales ont adopté à l'unanimité une résolution de 8 pages* élaborée par M. le Maire Cédric Lambert en collaboration avec toutes les élus de la commune, qui relève à travers 7 aspects que les objectifs de développement durable et de santé publique ne sont pas respectés dans ce projet de fiche PSIA. Ils demandent à la Confédération, au Canton de Genève et à Genève-Aéroport de revoir leur copie sur des bases réalistes et documentées pour que ces objectifs soient atteints. Cette unanimité du vote et la qualité du propos ont été applaudies par le public présent à cette séance. Cela est suffiamment rare pour le relever ici. Il s'agit en effet d'une démarche courageuse de nos élus pour limiter la croissance des nuisances déjà considérables sur notre territoire. Elle résulte d'une étude consciencieuse des 50 pages de la fiche PSIA dont les objectifs annuels prévoient 25 millions de passagers et 236'000 mouvements à l'horizon 2030, ce qui conduirait incontestablement à une hausse généralisée des nuisances et à des incidences majeures sur l'aménagement du territoire. Il s'agit pour nos autorités de préserver la qualité de vie et la santé des concitoyens ainsi que celles des générations futures. Les aspects développés dans cette prise de position sont :
ll convient de saluer le sérieux et la pertinence des observations développées dans cette résolution (le texte complet figure en annexe de cet article sur le site versoix-region.ch ou sur versoix.ch). Par ailleurs, la Ville de Versoix n'est heureusement pas la seule commune à refuser ce PSIA. 31 communes de l'Association transfrontalière (ATCR) riveraine de l'Aéroport - 16 genevoises (Aire-la-Ville, Avully, Avusy, Cartigny, Céligny, Chancy, Collex-Bossy, Dardagny, Genthod, Grand-Saconnex, Meyrin, Pregny-Chambésy, Russin, Satigny, Vernier et Versoix), 6 vaudoises (Commugny, Coppet, Crans-près-Céligny, Eysins, Mies et Tannay), 6 de l'Ain (Divonne-les-Bains, Ferney-Voltaire, Ornex, Pougny, Sauverny et Versonnex) et 3 de Haute-Savoie (Chens-sur-Léman, Nernier et Yvoire) ont signé à fin février, une réponse commune à l'OFAC avec un préavis négatif à cette version du PSIA. Elles se mobilisent également contre la croissance prévue de Genève-Aéroport, relevant notamment un déni démocratique et un dépassement des normes. Selon l'OFAC, dans un communiqué du 20 mars, la procédure de mise à l'enquête publique s'est terminée le 16 mars. Selon une interview parue dans le Dauphiné Libéré le 21 mars, le directeur de Genève-Aéroport ne semble pas impressionné par les 300 prises de position sur le PSIA-Genève (par rapport au PSIA-Zürich en avait reçues entre 5'000 et 7'000). Il pense que le message n'est pas bien passé malgré les efforts entrepris à Genève pour les nuisances sonores et reste encore convaincu, avec le Conseil d'Etat, que l'on peut augmenter le trafic de passagers et les mouvements (ndlr : respevctivement de 55% et de 24%, entre 2016 et 2030) sans augmenter les nuisances et cela dans un esprit de développement durable ! Cherchez l'erreur ! Souhaitons que l'OFAC, le Conseil fédéral, le Conseil d'Etat (qui doit bientôt être réélu !) soient perméables aux arguments énoncés dans les prises de positions reçues avant d'adopter une nouvelle mouture du PSIA. A défaut, il ne resterait aux citoyens que la possibilité d'adopter l'initiative "pour un pilotage démocratique de l'Aéroport de Genève" de la CARPE (Coordination pour un Aéroport Respectueux de la population et de l'Environnement) à qui l'on doit ce large débat sur le PSIA. Sinon, ce sera l'ultime recours à à la voie juridique ou ... il restera encore les blocages des accès de l'aéroport urbain de Genève ! auteur : Pierre Dupanloup
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