Jean-Christophe Ducret et Denitsa Kazakova
21.03.2011 par ro
num.207 avril 2011 p.15
3ème festival de la guitare-3

Une vraie histoire d’amour entre une guitare et un violon

En ce dimanche 20 mars, 1er jour du printemps, Denitsa Kazakova au violon et Jean-Christophe Ducret à la guitare nous emmènent à travers l’Espagne pour un concert institué « Canciones y danzas ». La douceur, la vigueur et l’amour pour ne pas dire la passion, sont les sentiments que me laisse cette interprétation pleine de sensualité et d’expression artistique sans cesse renouvelée, tout au long du concert.
La musique de la fin du XIXème, début du XXème siècle de Pablo de Sarasate, de Federico Garcia Lorca, de Joaquin Nin ou encore de Manuel de Falla est propice au déroulement d’un voyage tout en nuance que nous avons entrepris, durant cette heure de bonheur. Si vous rajoutez aux partitions de ces grands auteurs, la qualité du jeu de ces deux musiciens pour ne pas dire la virtuosité de chacun, vous pourrez vous imaginer aisément le voyage à travers les régions d’Espagne que nous ont fait vivre Denitza et Jean-Christophe.
Grâce à la douceur mélodique du violon et aux sons cristallins de la guitare, la musique de Sarasate nous a laissé imaginer les robes flamboyantes et virevoltantes des danseuses de flamenco ou encore une soirée nostalgique de bohémiens au coin du feu, marquée par la légèreté et l’harmonie des 2 instruments et se terminant en apothéose au milieu des roulottes, dans une explosion de joie et l’espoir d’un futur meilleur pour ce peuple nomade.
Après les préliminaires, Federico Garcia Lorca, grâce à un ensemble d’anciennes chansons populaires nous incite au voyage. La guitare et le violon se parlent, dans une suite d’interrogations et de réponses, il nous parle du départ, du chahut et de l’animation des rues de Séville et de la romance de ses habitants.
Joaquin Nin nous emmène visiter tour à tour la Vieille-Castille, la Murcie, la Catalogne et l’Andalousie. A chacune de ces régions, Nin sait associer le caractère typique de la musique qui lui appartient, les fastes de la cour de l’ancienne-Castille, la légèreté de la Murcie, la nostalgie bien spécifique de la Catalogne et toutes les lumières de l’Andalousie.
Enfin, Manuel de Falla, dans une série de six chansons populaires espagnoles nous transmet toute la fierté de l’Espagne, sans oublier l’amour de ce peuple pour la danse, exprimé par une pièce intitulée la brève vie.
Denitza et Jean-Christophe partagent, à la vie comme à la scène, cet amour de la musique. Tout au long de ce voyage musical, ils nous montrent la complémentarité de leurs instruments certes, mais aussi la complicité qu’ils expriment tout au long de cette heure de concert qui, malheureusement, ne compte que 60 minutes !
Enfin et pour terminer, je ne saurai oublier celle sans qui ces concerts de musique classique n’existeraient pas, je veux parler de Brigitte Siddiqui, Brigitte pour les intimes. Son amour de la musique bien sûr, mais aussi son enthousiasme et sa persévérance, permettent à la Ville de Versoix de bénéficier de concerts de qualité. Le nombre d’auditeurs qui, tout au long de ces dernières années sont devenus des fidèles et qui ne manqueraient pour rien au monde « le prochain concert », sont la preuve du plaisir partagé et sans cesse renouvelé qu’ils éprouvent.
Je forme le vœu que dans l’avenir, les nouvelles autorités versoisiennes continuent d’appuyer et d’encourager toute manifestation culturelle, à l’instar de celles qu’organise Brigitte avec le soutien de son époux. Une société ne peut pas vivre sans culture !
Serge Pellaton,
Président de la Commission de la Culture
 

auteur : rédacteur occasionnel

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