14.02.2019 par PAD
num.286 mars 2019 p.16
Hommage à André ESTIER

Né en 1927, André Estier s'est éteint le 22 décembre 2018 à son domicile, entouré de sa femme Françoise et de leurs enfants.
Personnalité bien connue à Versoix pour son verbe fleuri, sa culture, son expertise du développement industriel de la région. Il constituait une mémoire vivante de Versoix dont le Patrimoine versoisien a bien profité puisque André a largement participé, avec bonheur, à cette association.

En effet, son grand-père François Estier était à l'origine des Moulins de Sauverny, puis de Richelien et de Versoix en installant en 1928 à Richelien une usine hydroélectrique, avant de construire les Moulins de Versoix à l'avenue Lachenal en 1930. Une ligne électrique a été construite pour relier l'usine de Richelien aux moulins de Versoix. Puis le père d’André, Jean Estier - d'abord entrepreneur en drainages à l'époque de l'assainissement des marais pour rendre des terres à l'agriculture - a poursuivi l'industrie familiale avec l’extension des moulins, et l'installation, en 1945, d’une deuxième turbine à Richelien.

Avec Favarger et la Papeterie, les Moulins Estier constituaient l'essentiel du développement industriel de Versoix.

C'est dans ce contexte qu'André a passé son enfance; deuxième d'une fratrie comprenant son aîné Pierre, sa soeur Janine (Wicht) et le cadet, Bernard. Après sa scolarité obligatoire, André a suivi le Collège St-Michel à Fribourg puis a obtenu une licence en Sciences commerciales et industrielles à l'Université de Genève et a accompli son service militaire. En 1955, André épouse Françoise, rencontrée près de Lyon lors du mariage de son frère. Ils auront cinq enfants : Bruno, Sabine, Thibault, Virginie et Thomas qui grandiront également à Versoix dans la villa familiale au chemin Mégard.

Plutôt amateur de livres, rien ne prédisposait André Estier, pas davantage que ses frères et soeur, à reprendre l'industrie de son père. Rien, sauf peut-être son tempérament et son caractère bien trempé, son esprit de décision et des aptitudes de communication remarquables et remarquées. C'est ainsi que, naturellement, il a repris le flambeau de l'industrie familiale qu'il a mené seul, après le décès de son père en 1963, et poursuivi jusqu'à la fermeture des Moulins de Versoix en 1999, afin d’accompagner les employés jusqu'à leur retraite.
Depuis, tout en initiant son fils Thibault à cette tâche, il s'est encore occupé des turbines de l'usine hydroélectrique de Richelien, qui produisent annuellement un million de KWh, réinjectés en grande partie dans le réseau. Les revenus couvrent ainsi les frais d’entretien de ces objets patrimoniaux.

Son engagement pour la cité est à la mesure de ses convictions et de son activité professionnelle. Il a été élu PDC de 1963 à 1971 au Conseil municipal de la commune de Versoix avant qu'elle ne devienne ville. Membre fondateur de la Fondation immobilière Versoix-Centre devenue plus tard Fondation communale de Versoix-Samuel May. Pendant de très nombreuses années il a fait partie du Conseil d'administration de la Caisse Raiffeisen de Versoix, du conseil de la Paroisse catholique, du conseil d'administration du Journal Le Courrier, (du temps où il était catholique) et fut également membre du Rotary Club comme beaucoup de personnalités influentes de cette époque.

En pensant aux délicieux moments qu'André Estier savait si bien raconter en faisant revivre "son" patrimoine local, on se dit bien tristement qu'un morceau du Patrimoine versoisien est parti avec lui.

Nos pensées compatissantes vont à Françoise et à toute sa famille.

auteur : Pierre Dupanloup

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