16.04.2019 par MG
num.288 mai 2019 p.10
Un effet du Brexit sur notre aéroport ?

Le BREXIT, sujet brûlant dans le Royaume Uni, va continuer d’alimenter la population
de sa gracieuse Majesté. Il a déjà eu un effet sur l’aviation en Suisse et en Europe, en
particulier sur la compagnie easyJet, qui a créé une filiale « easyJet Europe », basée
en Autriche et a transféré presque la moitié de sa flotte vers Vienne. Ainsi, il y a
désormais 3 compagnies easyJet. A fin mars les vols d’easyJet Europe utilisent
un nouvel indicatif d’appel « EJC », qu’on remarque sur le site de notre aéroport.

Avec ses 136 Airbus A319/A320, easyJet Europe possède presque 5 fois plus d’avions que notre compagnie easyJet Suisse. Malheureusement, pour les riverains à Genève ou à Vienne, aucun de ses engins n’est encore un nouveau modèle moins bruyant et moins polluant.

Vu qu’en hiver un grand nombre d’avions easyJet, et d’autres compagnies d’ailleurs, amènent les skieurs britanniques vers Genève, d’où ils partent généralement directement pour les stations de ski en France ou en Italie, je me demandais si le BREXIT aurait un effet sur le trafic. Afin d'en avoir le coeur net, j’ai consulté les statistiques, fournies par l’aéroport, qui donnent le nombre de passagers et de mouvements mensuels, ainsi que l’évolution en comparaison avec le même mois de l’année précédente. L’examen n’est pas toujours très facile, surtout avec les chiffres pour le mois de mars de cette année : +3.77% de passagers et +5.76 mouvements en comparaison avec mars 2018. Or, il fallait prendre en considération la neige tombée en abondance le 1er et 2e mars 2018, qui avait provoqué un grand nombre d’annulations. En comparant sans les deux premiers jours, on arrive à une augmentation d’environ 1.6% mouvements, qui colle bien avec celles de 1.51% en janvier et 1.95% en février.

Et l’augmentation du nombre de passagers par jour, un chiffre qui, depuis très longtemps, est bien supérieur à l’augmentation des mouvements par jour? Un des principaux argument du directeur de l’aéroport est que le nombre de passagers augmente plus que le nombre de vols, parce que les compagnies utilisent des avions plus grands et que le taux d’occupation est plus meilleur. En 2017, il y avait +4.97% de passagers, mais -0.35% de mouvements : en 2018 +1.85% de passagers, mais -1.89% de mouvements.

Et cette année de turbulence BREXIT (financier, pas dans l’air) ? Le nombre de mouvements a repris l’ascenseur, avec entre 1,5% et 2% de plus qu’en 2018, mais l’augmentation du nombre de passagers est bien inférieure à 2018 (0.24% en janvier, 0.22% en février, difficile de faire une vraie évaluation en mars à cause de la neige en mars 2018). Ce qui ressort des statistiques mensuelles, c’est que, contrairement à la situation depuis l’hiver 2014/2015, depuis décembre 2018 l’augmentation du nombre de passagers par jour est inférieure à celle des mouvements quotidiens. Les chiffres semblent donner une confirmation, en indiquant actuellement une diminution d’environ deux passagers de moins dans chaque avion de ligne.

Alors, est-ce simplement un effet transitoire en hiver (moins de skieurs britanniques à cause du BREXIT?) ou une indication d’une saturation plus permanente ? On verra en septembre après la saison d’été !

auteur : Mike Gérard

<< retour