14.08.2019 par YR
num.291 septembre 2019 p.06
CFF : hauts et bas d'une semaine par le bus de substitution

CFF : hauts et bas d’une semaine par le bus de substitution

Du 21 au 28 juillet dernier, le Léman Express a vu la majorité de son parcours remplacé par un trajet en bus. Car de Genève Cornavin à Creux-de-Genthod, le train ne circulait plus.

C’est pour la troisième voie (entre Coppet et Founex)

Ce sont les travaux de construction d’une troisième voie qui ont causé ce dérangement long d’une semaine, selon le porte-parole des CFF Frédéric Revaz. Cette intervention estivale prépare la mise en service du Léman Express au complet, avec ses quatre lignes principales (baptisées SL 1 à SL 4) allant de Coppet à différents terminus en France voisine.

Le remplacement par le bus a été, il faut le dire, particulièrement efficace. Expérience faite, les bus de substitution étaient nombreux (à chaque quart d’heure), et se sont arrêtés à toutes les haltes que le train aurait marqué. À l’exception de Chambésy, desservie par le bus 20 des TPG.

Le temps de trajet de Versoix à Genève s’en est retrouvé certes plus que doublé, mais on ne peut pas attendre d’un bus qu’il survole en ligne droite les routes sinueuses du canton, ou même qu’il puisse rouler à la même allure qu’un wagon.

Là où le remplacement a pêché, c’est par le manque d’informations données aux voyageurs, du moins en gare de Versoix et de Creux-de-Genthod.

À Versoix, contrairement à Genève Cornavin par exemple, il n’y avait bien que deux affichettes A4 pour prévenir les voyageurs de ce dérangement, et de l’effet qu’il allait avoir. Quant bien même l’horaire en ligne est généralement tenu à jour pour informer le voyageur lambda de ce genre de désagréments, peu de pendulaires iront vérifier la teneur du trajet qu’ils empruntent plus de 250 fois par an.

À Creux-de-Genthod, la signalétique pour emmener les voyageurs descendant du train jusqu’aux bus de remplacement était également… limitée. Après avoir quitté la petite gare du Creux, un petit panneau indiquant « TPG — arrêt déplacé » pointait dans la direction globale du bus… à un virage crucial près.

Le message était également surprenant : l’arrêt TPG est déplacé ? Est-ce que ça concerne d’autres dérangements, vu que l’on parle des TPG et non des CFF ? Deux jours plus tard, un employé des CFF est venu ajouter à ce panneau une affichette « bus de remplacement » dans le style de la signalétique CFF. Ouf !

Pis encore : la communication dans les véhicules était quasi-nulle. Lundi, jour crucial car premier jour ouvré sous ce parcours de substitution, aucune annonce n’était faite dans le véhicule. Les écrans d’information indiquaient même que le train allait poursuivre sa course comme d’habitude, jusqu’à Genève. Sauf que ce n’était pas le cas. Cette erreur a été corrigée le lendemain. Puis, dès le jeudi, des annonces ont été faites par haut-parleur, directement dans la gare de Creux-de-Genthod.

Enfin, il est également surprenant que les différents arrêts n’aient pas fait l’objet d’annonces (visuelles ou sonores) dans les bus de substitution — un manque pour les personnes ne connaissant pas la rive droite genevoise, ainsi que pour les malvoyants.

« Nous allons revoir le dispositif de communication »

Contacté le lundi des travaux, le porte-parole des CFF Frédéric Revaz a répondu à l’ensemble de nos questions dès le lendemain. Il nous a tout d’abord assuré que pour les CFF « il nous tient à cœur que nos clients soient bien informés », et « c’est pourquoi nous allons revoir le dispositif d’information et l’améliorer là où cela est nécessaire ».

Les changements évoqués ont été perçus le jour même de sa réponse, puis tout au long de la semaine.

Les problèmes que nous avons pu relever en début de semaine ont également été détectés par le service clientèle de l’ex-régie fédérale : « Nous avons reçu des réactions de clients en particulier au sujet des annonces dans les trains et les bus. Il semble que certaines annonces aient été faites de façon erronées. Toutes nos excuses à notre clientèle. Nous avons d’ores et déjà mis en place des mesures pour sensibiliser et mieux former notre personnel ainsi que les chauffeurs des bus, qui sont censés faire des annonces à chaque arrêt ».

Enfin, sur la communication préalable à ce type de dérangement, M. Revaz a ajouté : « Nous allons en outre repasser en revue l’information à la clientèle en gare. De nouvelles affiches seront posées si cela s’avère nécessaire. Peut-être ce type d’interruption nécessite-t-il un plus grand nombre d’affiches que ce que l’on pose habituellement ? Ce point sera analysé en détail dans la planification des prochains chantiers »

L’on devine qu’avec le Léman Express (impliquant l’augmentation du trafic, du nombre de voyageurs, etc.), d’autres transformations mais aussi de nouveaux imprévus auront lieu dans les mois et années à venir. De quoi rendre le défi de « l’information à la clientèle » d’autant plus crucial.

Texte et photos : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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