09.10.2019 par MG
num.292 octobre 2019 p.07
Aile Est : les promesses et la réalité

En octobre 2014, après négociation, quelques organisations qui craignait que la construction l’Aile Est augmente considérablement la capacité de l’aéroport, ont obtenu gain de cause sur la limitation de trafic sur le terminal rénové et ont retiré leur opposition. Selon La Tribune de Genève, « les mesures promises par l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) assurent que la nouvelle infrastructure ne permettra pas d’augmenter les émissions polluantes et les mouvements aériens ». Or, premier avertissement, l’article dans la Tribune continuait avec le commentaire du conseiller d’Etat Pierre Maudet que «ses capacités aéroportuaires sont des atouts indéniables pour les Genevois ».  
Selon les opposants, l’OFAC (Office Fédéral de l’Aviation Civile) en effet, suite à notre intervention, nous garantit que, dans sa décision d’autorisation de l’Aile Est, sera inscrite une limite maximale de capacité à 6 avions sur 6 positions simultanément. Cette obligation ne sera de plus pas limitée dans le temps.
Mais, au milieu de l’accord on pouvait lire le texte suivant :-
« Pour déroger à cette règle, il faudra le cas échant que l'aéroport formule une nouvelle demande à l'OFAC et que celui-ci rende une nouvelle décision pour laquelle le droit de recourir s'appliquera. Une éventuelle demande de l’Aéroport pour une augmentation de la capacité d’accueil de l’Aile Est ne pourra pas être déposée avant que le PSIA (plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique) ne soit entré en force. Néanmoins, cette décision pourrait passer, soit par voie simplifiée (sans mise à l'enquête publique) soit par procédure normale (avec mise à l'enquête et éventuellement nouvelle étude d'impact ». 
Actuellement nous avons un PSIA accepté par les autorités et une enquête publique sur la proposition des règles d’exploitation, venant de l’aéroport via l’OFAC et avec l’approbation de notre Conseil d’Etat ouvert à la population jusqu’à mi-octobre. Qu’est-ce qu’on y trouve ? Rien d’autre que la levée des contraintes d’utilisation des postes de stationnement 14 à 19 devant l’aile Est.
« Dans le cadre de la procédure d’approbation des plans pour les modifications du projet de l’Aile Est (Figure 9), une charge a été définie afin que l’exploitant de l’aéroport ne prenne pas en charge simultanément plus de 6 avions sur les positions 14 à 19 prévues, et ce jusqu’à l’adoption du PSIA. La levée de cette contrainte est sollicitée dans le cadre de la présente demande. ».
Quand on ajoute à cette demande l’annonce, avec fierté, de Sébastian Leprat, responsable des relations extérieures de l’aéroport, que « L’Aile Est, c’est six portes d’embarquement pour douze positions d’embarquement, avec la possibilité d’accueillir 2'800 passagers par heure au départ, et 3'000 aux arrivées » il est évident que l’OFAC, le Conseil d’Etat et l’aéroport ouvrent la voie à un aéroport qui sera simultanément un Hub, un aéroport point-à-point et un centre pour le trafic de l’aviation générale et d’affaire (General Aviation/Business Aviation, GA/BA). Autrement dit, ils veulent le beurre, l’argent du beurre et la confiture en plus.
A nous de protester vigoureusement !

auteur : Mike Gérard

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