Nicolas Celoro et Brigitte Fossey
16.11.2019 par LR
num.294 déc.2019-janv.2020 p.15
Ludwig van Beethoven ou la force indomptable

Tel est le thème de la magnifique soirée organisée par notre délégué à la culture M. Olivier Delhoume ce samedi 26 octobre 2019.
A la fois musicale et narrative, la vie de Beethoven fut présentée par Brigitte Fossey, excellente actrice au bilan prestigieux tant au cinéma qu’au théâtre, et par Nicolas Celoro, pianiste réputé, d’envergure internationale, aimant beaucoup le romantique.
Vous l’aurez compris : un duo complémentaire tant par la lecture inspirée du récit du poète Jehan Despert, lauréat de l’Académie française et de la Société des gens de lettres, que par l’interprétation d’œuvres célèbres de Beethoven.
Né en 1770 à Bonn d’un père musicien et qui fut son premier maître, Ludwig montre très tôt ses talents de pianiste, tant et si bien qu’il donne son premier concert à l’âge de huit ans dans une Académie de musique à Cologne, puis à 15 ans trouve un emploi d’organiste et côtoie des familles nobles. Elève de Mozart, il se met à composer quelques variations et tombe amoureux d’une jeune fille à qui il dédia la « Sonate au Clair de Lune » (op.27 n°2) jouée en premier lieu par Nicolas Celoro dans un style de nuances et de vibrations qui entrent dans le cœur sous le reflet de la lune.
Ainsi l’histoire de la vie de Beethoven se déroule en fragments, entrecoupée par différents mouvements de ses sonates les plus emblématiques. Que cela soit la « Tempête » (op.31 n°7), la « Pathétique » (op. 13) ou l’« Appassionata » (op.57) toutes reflètent les états d’âme du musicien durant diverses périodes de sa vie faite de turbulences, d’amours passionnées, d’ennuis de santé importants ou d’incompréhension sociale due à sa surdité dès l’âge de 27 ans, en 1802.
A travers les textes, riches en anecdotes, on découvre un génie, un homme généreux, épris de vie et de lumière, d’une nature qui lui parle et est source d’inspiration (Pastorale, Tempête). Parce qu’il est doué d’une sensibilité extrême, Ludwig traduit à la fois sa douceur, sa colère, son exubérance ou sa résignation, son enthousiasme ou sa fragilité dans chaque mouvement de sonate exprimé aussi par l’interprète. (Pathétique, Appassionata).
Beethoven qui vit à Vienne depuis 1789 subit les influences des guerres, des mouvements politiques qui agitent l’Europe, de la noblesse qui le protège et des belles femmes qui l’admirent. Sa musique s’en ressent et son imagination toujours plus fertile et fantaisiste lui font créer ses œuvres les plus intenses, les plus talentueuses. (Les 9 symphonies dont l’Ode à la Joie et tant d’autres).
Admirable lectrice, Brigitte Fossey traduisit avec talent et en filigrane toutes ces émotions, ces sentiments, ces douleurs, ces rencontres avec les autres compositeurs de son temps, que cet illustre musicien nous laisse en héritage dans sa brillante production de chefs-d’œuvre inoubliables.
Le pianiste Nicolas Celoro a su avec doigté, perfection, sensibilité, exprimer tout le romantisme qui bouillonnait dans le cœur de Beethoven, transposant sur le clavier toute cette énergie créatrice.
Dans cette soirée musicale et évocatrice, on se sentait en symbiose avec le génie qui a varié son style modulant à l’envi sonates, symphonies, concertos et opéra. Sa surdité intériorisait sa musique, la sublimait dans son humanité et c’est pour cela que même après sa mort en 1827, Ludwig van Beethoven vit et revit sans cesse au cœur de notre être, « la musique étant un chant de l’âme ».
Un tout grand Merci à Brigitte Fossey, à Nicolas Celoro pour ces moments mémorables, vibrants et enrichissants, ainsi qu’à Olivier Delhoume qui nous les a offerts.
Au plaisir de vous revoir.
Lucette Robyr.
 

Photo : Lucette Robyr

auteur : Lucette Robyr

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