29.12.2019 par YR
num.295 février 2020 p.11 Au Conseil municipal, la fondue PDC se divise
À se positionner au centre, l’on prend le risque de ne pas s’entendre sur certains sujets. C’était le cas le 16 décembre dernier, lors de la dernière séance du Conseil municipal versoisien de 2019, pour les élu-e-s PDC de Versoix. Un petit nombre d’entre-eux a refusé un crédit d’étude de 360’000 CHF pour un concours d’architecture visant à repenser le bâti sur la parcelle dite « Buffat », du nom de l’épicerie familiale qui y existait jadis, dans le but de faire émerger des concepts novateurs. Oui au crédit d’étude, malgré un long débat Le parti du centre n’était d’ailleurs pas le seul à être divisé : le fossé idéologique séparant messieurs Rothlisberger et Enhas à monsieur Zimmerman, au parti socialiste, s’est encore fait remarquer. Les deux premiers arguant en faveur d’un projet qui est justifié dans son timing : « Est-ce que c’est urgent ? Non. Mais c’est aujourd’hui que l’argent est bon marché », défend M. Enhas. Pour M. Zimmerman, au contraire, la prudence est de mise : « nous arrivons dans une zone de turbulence budgétaire. De ce point de vue, il faut soulever la question des priorités ». « Si la situation budgétaire devient délicate, je préférerais prioriser La Ruche », une association intercommunale organisant des colonies de vacances, cherchant à faire financer des rénovations pour un bâtiment très ancien. Le PLR a défendu mordicus la proposition de crédit présentée par le Conseil administratif. « N’est-ce pas le rôle du Conseil municipal d’avoir une vision d’avenir, de s’investir ? Je pense que oui ! », a déclaré M. Lima, avant d’ajouter qu’il estime que « cet investissement saura se porter rentable ». Car il est vrai que cette parcelle Buffat a déjà fait l’objet de dépenses conséquentes : pour acquérir son aire, la commune a dépensé 1,9 millions de CHF en 2015, au début de cette législature qui touche aujourd’hui à sa fin. C’est pourquoi pour certains Verts et certains PDC, le projet mérite d’être remis à plus tard. Selon Gilles Chappatte (PDC) : « Où est l’urgence ? La rentabilité ? La parcelle nous a coûté assez cher. Le calendrier ? Tout le monde ne se représentera pas [aux prochaines élections], les cartes pourraient se brasser également ». En définitive, le crédit a bénéficié d’un appui assez confortable : 13 oui (le PLR, le MCG, ainsi que certains élus d’autres partis), 4 non (chez les Verts et le PDC) et 3 abstentions (quelques mains levées ont été aperçues au PDC). Un non très net aux statuts du GIAP Avec 20 votes contre et une abstention, le Conseil municipal versoisien a vertement refusé les statuts du GIAP, ou « Groupement Intercommunal pour l’Animation Parascolaire ». Cette structure a retravaillé son texte fondateur afin de couper les ponts avec les pouvoirs publics cantonaux, pour qui les activités parascolaires à l’école primaire ne font plus partie de leurs prérogatives. Ces nouveaux statuts décernent un certain nombre de sièges au comité de pilotage à certaines catégories de communes, arrangées en fonction de leur population et du montant de leur contribution au budget du GIAP. Le problème, c’est qu’entre les communes de 15’000 à 10’000 habitants et celles de moins de 10’000 âmes, il n’existe qu’un écart d’1% dans les cotisations versées. Avec ce léger avantage, ces communes les moins peuplées bénéficieraient donc collectivement de deux membres au comité, contre un seul pour l’autre groupe de communes… contribuant pourtant à quasi égalité avec elles. Conformément au préavis du Conseil administratif, le Conseil municipal a largement refusé ces nouveaux statuts, qui devront donc être retravaillés pour passer la rampe. En bref
Texte et photo : Yann Rieder auteur : Yann Rieder
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