30.03.2011 par ro
num.207 avril 2011 p.14
L'ARPETE, ouvrage écrit par M. Gérard Ramseyer

Retraité depuis 2001, Gérard Ramseyer consacre une partie de son temps à l’écriture. A l’occasion du salon du livre, son dernier ouvrage intitulé L’Arpète sera présenté au stand des Editions Slatkine. La bibliothèque de Versoix organise une séance de dédicaces le 7 mai de 10h30 à 11h30. Rencontre avec l’auteur. 

L’Arpète est-il une oeuvre autobiographique ?

C’est le récit de ma vie d’apprenti. C’est un livre léger qui se veut souriant, cocasse et plein d’anecdotes. Quand j’étais petit, je voulais devenir journaliste. Avec le recul je m’aperçois que c’est parce que j’adore raconter des histoires. Ce que raconte l’Arpète c’est l’histoire d’un type qui a été heureux dans son métier.


Pourquoi avoir préféré le terme argotique d’arpète à celui d’apprenti ?

De mon temps, quand l’apprenti arrivait dans une entreprise, il était couramment appelé l’arpète. C’était un terme affectueux. Cela dit, on s’adressait à lui avec beaucoup d’égard, en disant Monsieur.


Comment vous êtes-vous décidé à faire un apprentissage ?

A l’époque, j’étais à l’école de commerce, ne sachant pas trop quoi faire de ma vie. Mon père m’a conseillé d’aller voir le patron d’une compagnie d’assurance. Ce dernier m’a reçu et cinq minutes après j’étais engagé comme correspondancier, sans avoir pu poser la moindre question. C’était la période du plein-emploi! Plus tard j’ai réalisé mon rêve et je suis devenu inspecteur d’assurances. Ce métier combinant à la fois enquêtes, négociations et rédaction, me convenait à la perfection.


Comment passe-t-on du statut d’apprenti à celui de vice-directeur ?


Un peu comme Iznogoud. Un jour mon chef est tombé malade et on m’a proposé de le remplacer. Je suis devenu chef administratif de mon département. Puis est arrivé une époque nouvelle et cette fois, le grand chef a été viré. J’ai été nommé à sa place et c’est moi qui ai dû lui annoncer son licenciement! Comme je trouvais ce type brillant, j’ai pu obtenir de la direction à Zurich de pouvoir continuer à travailler avec lui. Nous avons échangé nos bureaux et sommes restés bons amis. Quand j’ai fini ma carrière j’étais vice-directeur de la compagnie pour la Suisse romande.


Travailler dans les assurances n’a jamais paru aussi plaisant...

J’ai évolué dans un milieu professionnel génial, avec des gens fantastiques. D’aucuns sont des amis que je vois encore réguliè- rement. Bien sûr, il y a un côté très dur du métier. On ne dort pas bien tous les soirs. Je me suis occupé des sinistres et il m’est arrivé de voir des choses dra- matiques. Il y a un côté humain qui rend l’enquête très délicate. Dans L’Arpète, j’ai choisi de décrire uniquement la partie cocasse du métier.


L’Arpète adresse-t-il un mes- sage aux jeunes?


L’époque dans laquelle on vit n’est pas tellement souriante. Rien à voir avec celle que je dépeins dans l’ouvrage. J’essaie pourtant de montrer qu’avec un peu de chance, un apprenti qui s’accroche est en mesure de devenir directeur d’une compagnie en Suisse. Cela n’arrive pas seulement aux Etats-Unis. Quand on parle de formation, on évoque toujours les Hautes Ecoles. Or il existe une filière extraordinaire trop souvent dévalorisée: l’apprentissage. D’une part il permet d’apprendre un métier. D’autre part, il fait découvrir le monde professionnel. Evidemment, un CFC ne suffit pas, il faut par la suite faire une maîtrise.


Quel sera votre prochain livre?


Je suis en plein dans la rédaction d’un livre sur Versoix. Cette commune, c’est la moitié de ma vie! Ca ne sera pas un livre d’histoire classique, mais plutôt anecdotique. Quand on commence à creuser l’histoire de Versoix, on se roule parterre. C’est vraiment pas une commune comme les autres !


Sandra Zanelli

 

Préface de l'ouvrage

Des fois, on aimerait bien avoir vécu des choses extraordinaires. Des moments fantastiques. Des péripéties exaltantes.

Moi, j’ai passé prosaïquement trente ans de ma vie dans un groupe d’assurance. Avec des gens que j’ai adorés. Pratiquant un métier fait pour moi.
Dans un contexte merveilleux.

J’ai été tellement heureux que j’ai eu envie de raconter ce bout d’existence. Répondant en ceci à la demande de mes amis.

C’était le temps du plein emploi. Je n’aimerais pas faire envie et encore moins provoquer les jeunes d’aujourd’hui, qui rencontrent des difficultés à s’insérer dans la vie professionnelle. Mais mon souhait est seulement de témoigner de ce que l’existence est souvent faite de hasards et que la réussite est aussi d’avoir eu la chance de la solliciter. Témoigner aussi de ce que la vie est parfois une immense rigolade pour peu qu’on veuille en discerner les contours amusants ou cocasses. Ce qui bien entendu ne m’empêche pas d’avoir une pensée affectueuse pour celles et ceux qui traversent des moments difficiles : je leur dis mon admiration et ma sympathie.

Je suis sans doute le dernier apprenti à être devenu Conseiller d’Etat dans ma République et Canton. J’avais auparavant servi mon pays sous différentes fonctions, tâches ou missions. Je n’en tire aucune vanité particulière, mais enfin il est rassurant de se dire de temps en temps qu’on « a fait le boulot », qu’on « a livré la marchandise » comme disent les hockeyeurs des Vernets.

Ce récit est rigoureusement authentique, bien entendu. Sauf les patronymes des protagonistes et de l’entreprise, par souci de protection de la sphère privée. Eux se reconnaîtront. Comme se reconnaîtront celles et ceux qui les ont côtoyés.

Bonne lecture. Si vous avez pris du plaisir à me lire, dites le moi. J’en serai tout content. Si je vous ai cassé les pieds, dites le aussi. Je n’en aurai rien à faire, parce que moi j’ai pris du plaisir à rédiger ce récit. Mais j’aurai le plaisir de vous connaître.

Bien à vous.

L’auteur, Gérard Ramseyer

 

L’auteur

Gérard Ramseyer est né en 1941 à Versoix, sous le signe du Scorpion. Il est marié et père de deux fils.

Il a conduit trois carrières de front :

Apprenti au début des années 60, il a quitté en 1993 un important groupe d’assurance suisse avec la fonction de Chef du Département des Sinistres puis de la Formation et le titre de vice-directeur pour la Suisse romande

Il a siégé 14 ans à l’Exécutif de la Ville de Versoix en tant que milicien de la politique puis 8 ans à plein temps au Conseil d’Etat de la République et canton de Genève, Conseil d’Etat qu’il a présidé en 1997-1998

Ce fantassin pur sucre est devenu lieutenant-colonel avec la fonction de commandant du bataillon d’aéroport 1 de Genève

 

auteur : rédacteur occasionnel

<< retour