Le DIP supprime le poste d'administrateur de l'association Ecole & Quartier à Versoix !
Le 1er avril dernier, les responsables de l’association pour Ecole & Quartier à Versoix (AEQV) ont reçu un mail du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) leur annonçant que les heures de décharges accordées à un enseignant du Cycle d’Orientation pour assumer le rôle d’administrateur de l’AEQV étaient supprimées dès la prochaine rentrée scolaire. Ce n’était hélas pas un poisson d’avril !
Tant Nicelle Herbez Perritaz, la présidente de l’association que Caroline Albini, l’actuelle administratrice, directement concernée, sont sous le choc d’une nouvelle que rien ne présageait.
Bref historique
En 1974, le DIP, par le biais des responsables du Cycle d’Orientation, envisage la mise en place d’une structure offrant un grand éventail de cours tant aux élèves du CO qu’à leurs familles et aux habitant-e-s de Versoix et des communes avoisinantes. Il s’agit d’utiliser les infrastructures scolaires pour développer une palette de cours s’adressant principalement aux adultes et à même de répondre à de multiples besoins.
C’est dans cette optique que l’idée « Ecole & Quartier » est tentée en 1975 à Versoix mais aussi à Meyrin, aux Avanchets et aux Palettes. Pour de multiples raisons seule l’expérience menée au CO des Colombières a connu des développements importants.
Afin de stabiliser le projet, une association est alors créée : l’AEQV, dont la structure est intimement liée au Collège des Colombières.
C’est ainsi que, depuis 45 ans, l’AEQV tente de répondre aux multiples intérêts intellectuels, artistiques, créatifs, techniques, pratiques ou encore physiques que lui adresse le public, qui s’est entre temps élargi à toutes les tranches d’âge. Sans oublier l’un de ses objectifs majeurs, celui de découvrir Versoix, comme les communes avoisinantes, afin de faciliter l’intégration de toutes et tous dans ces municipalités.
Fonctionnement et financement
Depuis1980, le DIP met à disposition de l’un-e des professeur-e-s du CO des Colombières (poste estimé à un 60%) des heures de décharge pour assumer la fonction d’administrateur-trice de l’association.
Pour seconder l’administrateur-trice, des heures de secrétariat estimées à un taux de 155% sont actuellement assurées et payées par l’AEQV.
Le financement de l’association est assuré par les écolages des participant-e-s (plus de 2000 par année) mais aussi par des subventions cantonales (DIP également) et communales, dont bien sûr celles de la Ville de Versoix.
Les conséquences de la décision du DIP
Le 1er avril par mail, puis le 3 avril par un courrier officiel de confirmation, le DIP annonce donc à l’AEQV la suppression des heures de décharges octroyées pour la fonction d’administrateur. Ceci en plein dans la préparation du programme 2020-2021 et au beau milieu de la crise du COVID-19 qui, comme tout le monde le sait, a complexifié grandement les modes de communication et d’échange entre les uns et les autres.
Ces heures en moins, c’est un trou d’environ CHF 80'000.- dans les caisses de l’association, dont le fonctionnement est assuré en partie par des forces bénévoles, et qui pratique des tarifs très avantageux pour les prestations qu’elle offre.
Comment se retourner en si peu de temps ?
Comment tenter de rationnaliser le travail administratif en quelques mois ?
Comment éviter de devoir répercuter la perte financière occasionnée par ce retrait du DIP sur les tarifs des cours ?
L’AEQV a décidé de se battre. Elle a aussitôt informé le Maire de Versoix de la situation en lui demandant d’intervenir auprès des autorités cantonales. En parallèle, elle a également écrit au Directeur général de l’enseignement obligatoire et à la Présidence du DIP afin de leur demander de trouver une solution viable ou d’accorder au moins un délai d’une année avant de concrétiser la suppression de ces heures de décharge.
Si ces démarches n’aboutissent pas, l’AEQV se réserve la possibilité de lancer une pétition afin de faire valoir le soutien que la population accorde à ses activités et de rappeler à qui de droit l’importance de bénéficier dans la Commune d’une offre culturelle et socio-éducative de qualité et de proximité !
A suivre donc attentivement !
Francine Koch
