14.04.2020 par PaC
num.298 mai 2020 p.11
L'école au temps du coronavirus

Les couloirs de nos écoles sont vides. Les classes aussi. Personne ne crie, personne ne rit. Tombe dans les établissements scolaires versoisiens un silence presque irréel. En temps normal, des milliers d’élèves de 4 à 18 ans y sont scolarisés.
Néanmoins, en temps de Coronavirus, toute la population scolaire fait face à un nouveau défi.

Doit-on courir un sprint de 100 mètres ou un marathon ?
A l’annonce de la fermeture des établissements scolaires le vendredi 13 mars, tout le monde a cru qu’il s’agissait d’un sprint : les enseignants ont multiplié les initiatives, parfois de manière individuelle, et les établissements scolaires, publics et privés, ont cherché rapidement des solutions pour proposer un enseignement à distance à l’hauteur.
Malgré la bonne volonté de tous, l’enseignement à distance ne s’improvise pas. Dans certaines écoles peu de choses étaient prêtes pour faire face à une situation exceptionnelle de cette ampleur. Des autres avaient déjà des infrastructures techniques et des moyens de communication en ligne avec les parents, ce qui en a facilité la mise en place. De toute manière, ce n’était pas un sprint, finalement !

Maintenant, après quelques semaines de confinement, nous avons bien compris qu’il s’agit de courir un marathon : la gestion du temps et des réserves d’énergie deviennent cruciales, la gestion de l’allure est indispensable et surtout la focalisation sur l’objectif ultime est capitale, franchir la ligne d’arrivée.
De la même manière l’école doit poser ses priorités, garder le lien avec les élèves tout en les aidant à structurer leurs journées, les accompagner le mieux possible tout au long de cette épreuve tout en gardant à l’esprit l’objectif ultime, arriver à la fin de l’année scolaire.

Comment l’enseignement à distance se passe-t-il globalement ?
Dans l’ensemble, cela se passe bien. En générale les retours des élèves et des parents sont assez positifs. Cependant, c’est clair que les Directions d’établissement, le corps enseignant, les parents et les élèves doivent faire preuve de flexibilité les uns envers les autres. La collaboration de tout le monde reste cruciale pour qu’on puisse bien sortir de cette expérience inédite. L’éventuel retard au niveau du programme sera rattrapé lorsque la vie pourra reprendre son cours normal.

Au fond, le Coronavirus a permis d’accélérer le numérique : c’est évident que cette crise montre une utilité et une plus-value du numérique. Cela ouvre par exemple des perspectives sur le suivi à la maison et l’emploi en classe de ces nouveaux outils. Les enseignants apprivoisent des technologies en les expérimentant concrètement, au quotidien. Dans cette perspective, cette crise est aussi source d’opportunités.

Cette période de confinement nous impose donc une réflexion.
Enfin on dépose les armes et on pense, un luxe qu’on n’a pas très souvent.
La nature nous a envoyé un message très puissant qui a déclenché un éveil des consciences. On s’interroge sur notre modèle de développement économique, sur l’intégrité des écosystèmes et l’importance de protéger la biodiversité des menaces actuelles.
Est-ce qu’on est en train de penser au rôle de l’école dans cette nouvelle perspective du futur ? Il faudra qu’on y réfléchisse vite.

auteur : Paola Carlevaris

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