30.05.2020 par ro
num.298 mai 2020 p.13
Athlétisme : Les fameuses « limites » pour les championnats suisses

entraînement au Kenya

En Juillet 2019 j’ai eu la chance de partir faire un stage d’entraînement d’un mois à Iten, au Kenya. C’est un village situé à plus de 2400m d’altitude et qui est très connu pour avoir vu naître nombres d’athlètes d’exception comme David Rudisha (champion olympique et recordman du monde du 800 m) ou encore Rhonex Kipruto (recordman du monde du 10km sur route). Cela faisait longtemps que je voulais y aller suite aux nombreux articles que j’ai pu lire à propos de cet endroit. De plus mon idole, Julien Wanders (un genevois recordman d’Europe du semi-marathon et du 10km sur route), y vit 9 mois par an. Dès mon arrivée, j’ai fait en sorte de m’intégrer le mieux possible avec les habitants et coureurs locaux. Je logeais chez un Kenyan qui est devenu un ami proche. Le début était vraiment dur, car je n’ai jamais été habitué à vivre à une telle altitude et simplement aller chercher des œufs ou de l’eau (l’eau n’est pas potable au Kenya) était une tâche éprouvante. Les premiers entraînements ont été très dur tant physiquement que mentalement, car le rythme des coureurs Kenyans était trop élevé pour moi. Petit à petit, j’ai réussi à me faire ma place et à suivre de plus en plus longtemps pendant les endurances de 17km qui avaient lieu 3 fois par semaine. La vie là-bas est beaucoup plus simple qu'en Europe. Ils n’ont pas toute la technologie que l’on a ici, mais ils ne sont pas malheureux pour autant. Ce qui est génial pour un coureur de fond, c’est que tout est mis en œuvre pour pouvoir s’entraîner dans les meilleures conditions possibles. C’est à dire que l’alimentation est parfaitement saine avec des plats typiques comme l’Ugali. Les plats sont principalement faits d’aliments riches en hydrates de carbones et de féculents comme le riz. En plus de cela Iten est un endroit très vallonné donc idéal pour des séances de côtes ou pour des endurances longues. Notre (à mes partenaires d'entraînements Kenyans et à moi-même) rythme de vie était simple. Nous nous levions aux alentours de 5h50 du matin pour boire un peu de Chaï (sorte de thé très sucré) et nous faisions un léger réveil musculaire. C’est à 9h que la séance la plus dure de la journée avait lieu, c’était généralement un fartlek (du fractionné), une endurance (entre 16 et 25 kilomètres variant de 15 à 18 km/h) ou une séance sur piste. Après cela nous mangions le repas de midi avant d’aller faire une sieste. Aux alentours de 16h nous partions pour un footing de récupération d’une trentaine de minutes. Et finalement, nous allions nous coucher le soir, après le repas, vers 21h. 
C’est vraiment idéal pour les athlètes, mais il faut savoir également que c’est une ville très pauvre où de nombreuses personnes y vivent pieds nus et où plusieurs enfants ne vont pas à l’école car ils doivent aider leurs parents aux champs et que s’il y a autant d’athlètes (nous étions plus de 100 parfois pour une endurance) c’est en partie car courir est un moyen pour eux de gagner de l’argent (en gagnant des compétitions) sans avoir été scolarisé par exemple. Malgré cela c’est un mode de vie simple et honnête avec une population très accueillante que j’ai beaucoup appréciée. Si les conditions le permette j’y retournerai en septembre pour préparer les prochaines échéances pendant quelques mois.

Simon Golay

auteur : rédacteur occasionnel

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