14.05.2020 par LR
num.299 juin 2020 p.12
Enfin un peu de souffle !

Voilà que la vie reprend petit à petit après deux mois de semi-confinement.

A la fois beaucoup de questions : angoisses, découvertes, solidarité, réorganisation, urgences, reconnaissance à tous les soignants et à ceux qui se dévouent corps et âme pour le bien de la communauté. Que d’expériences souvent nouvelles et peut-être historiques ! Nous voilà confinés à l’intérieur avec nos incertitudes et nos doutes, surtout pour les personnes à risque et tous ceux qui tiennent boutique. Finies les courses au supermarché – merci les bénévoles - ; fini de boire le café au resto du coin, voire d’y prendre un repas.
Tout est bouclé ! La ville est déserte, le chantier de la route suisse et tant d’autres arrêtés ! Plus de voitures, plus d’avions, rares sont les bus et les trains ! Et l’on entend à nouveau les oiseaux gazouiller royalement, canes et canards s’approcher des maisons et même du centre médical, attendant patiemment sur le canal de la treille devant la porte de ce bâtiment rouge face à l’EMS St-Loup, leur appel pour être consulté. ( !!!). Il y a malgré tout de la sérénité chez ces animaux devenus familiers (surtout s’ils sont en couple) qui sont là pour notre bonheur, alors que dans l’effervescence de la ville, ils disparaissent loin sur le lac.

Sortons, prendre l’air et faisons quelques pas dans la forêt. Oh ! Merveille, en ces jours de printemps ensoleillé ! Tout le sous-bois est en fleur : tapis de pervenches, de primevères, d’anémones, etc. Et les grenouilles dans la réserve des Douves qui se mettent à coasser et nous offrent un concert assez particulier, captivant, dans le silence de cette nature arborée ! Silence, chant de la forêt, ébats des enfants, pas des marcheurs sur le chemin gravillonné, paix du bosquet où s’émancipe un rayon de soleil. On ressort revigoré de ces bois majestueux et odorants prisés de tant de promeneurs.

Retour au bercail ! On aperçoit les files d’attente devant les magasins conditionnés aux règles fédérales : distance de 2 m entre chaque personne, port du masque (et là ! en veux-tu et en voilà de toutes sortes !), désinfection des mains, des caddies, pas plus de 5 personnes dans les centres commerciaux savamment jugulés par un parcours conçu presque militairement. On suit patiemment, chacun son tour, laissant passer les heures avec sourire ou accroché à son natel. Adieu les fleurs, livres et ce qui n’est pas nécessaire au quotidien. Tout est bâché, cloisonné !

Et maintenant, depuis le 11 mai, on se sent revivre. Un peu de liberté ! Restos, commerces, coiffeurs, écoles, s’ouvrent, mais les consignes fédérales restent de mise. Les Saints de glace ont retenu notre enthousiasme, mais l’espoir est là. Le Covid-19 s’est fait discret, la vie normale reprend peu à peu selon les échéances du total déconfinement.
Mais avec cette liberté, serons-nous plus sages, plus sociables, plus humains ? A nous l’avenir ! Pour l’instant laissons-nous vivre et respirer !

 

auteur : Lucette Robyr

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