17.08.2020 par ALBB
num.301 septembre 2020 p.01
Edito - LémanExpress : le bout du tunnel ?

Le LémanExpress est un magnifique projet ... sur papier. Il avait comme but d'être un précieux lien pour toute la région lémanique. De St-Maurice à Annecy ou de Bellegarde à Evian, les voyageurs allaient enfin pouvoir se déplacer de manière fiable, correspondances en prime. Les cadences promises étaient séduisantes, particulièrement pour notre région. Le train au quart d'heure ! Plus personne ne regardait sa montre ... on arrivait à la gare et le temps d'attente était raisonnable. La vie des pendulaires était grandement améliorée. Le rêve !

Ce projet a tourné en cauchemar pour les passagers, parce qu'il est géré de manière calamiteuse. Comment les CFF ont-ils pu construire autant de nouvelles lignes, partout en Suisse, sans prévoir qu'avec une telle augmentation de trafic, il fallait plus de conducteurs ? Ils avouent aujourd'hui, selon les sources, manquer de 380 pilotes en tout ou 60 par jour ! Quelle manque d'anticipation !

Une telle pénurie de personnel est la conséquence d'imprévoyance durant des années. A force de vouloir économiser sur ses forces vives, notre régie nationale a trahi ses passagers qui ont l'impression d'être considérés comme usagés, largués sur des quais en attendant des trains fantômes...

Evoquer le Covid comme excuse est une contre-vérité flagrante ! Juste indéfendable : le LémanExpress a été inauguré le 16 décembre 2019 … on ne parlait même pas du virus ! Ces justifications font balancer entre le rire et les larmes, selon qu'on se trouve dans son salon en train de lire le journal ou sur un quai par mauvais temps. Elles ne font qu'aggraver dépit et colère du public.

Durant tout l'été, alors que la cadence des omnibus était revenue à la demi-heure faute de conducteurs, les RE s'arrêtaient à Versoix. Tellement pratique ! Cette desserte est donc possible, n'en déplaise la version officielle. Ce service doit perdurer ! Il est même indispensable pour une ville de 13'000 habitants et tous les pendulaires qui y travaillent. Il contribuera même à la ponctualité des L1-2-3-4, puisque de nombreux passagers n'auront plus besoin de les utiliser, profitant du service direct entre Cornavin (ou avant) et Coppet. Moins de transbordements, plus d'efficacité !

Il faut préciser que, depuis la rentrée, les CFF ont même ajouté des arrêts sur la ligne RE entre Chêne et Cornavin. L'horaire de ce train est donc adaptable, contrairement aux affirmations officielles.

Il y a eu trop de couacs avec des usagers abandonnés au milieu de nulle part. Des voyageurs ont même été priés de descendre à Mies en direction de Lausanne ou Creux-de-Genthod, vu que leur train repartait dans l'autre sens à cause d'un trop gros retard. Les correspondances théoriques de Coppet ne sont pas respectées, alors que monter dans le RE à Versoix est une excellente solution lorsqu'on travaille à Nyon ou plus loin. Cette évidence est bien sûr valable dans l'autre sens. Les employés ont besoin d'un service crédible, certains risquent un licenciement pour retards répétés. Les élèves ne doivent plus manquer des épreuves à cause des cafouillages des CFF. Inadmissible !

L'outil a été construit, son utilisation optimale doit être revendiquée ! Deux demandes sont immédiatement et facilement applicables vu qu'elles n'impliquent pas plus de personnel : un train doit toujours être composé de deux rames et tous les RE s'arrêtent à Versoix.

Ainsi, le LémanExpress remplirait enfin la mission qui lui a été confiée : être un lien efficace pour toute la région. Le rêve, quoi !


 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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