08.10.2020 par ALBB
num.303 novembre 2020 p.05
Versoix soutient la gestion des déchets au Burkina Faso

Au Burkina Faso, comme partout ailleurs dans le monde, il est nécessaire de gérer les déchets. Il en va de la survie de l'humanité. Sous nos latitudes, cette tâche est prise en charge par les autorités locales. L'évolution dans le domaine du recyclage est perpétuelle. Là-bas, les finances publiques sont souvent insuffisantes pour permettre aux communautés de traiter les ordures. Faute de solution accessible, les déchets finissent dans des décharges. Il s'agit là d'une véritable bombe à retardement.

En Afrique de l'Ouest, neuf villes sur dix ne disposent d'aucun système de collecte ou de tri de déchets. Il a été calculé que la quantité moyenne d'ordures par habitant était de 219 kilos en 2010 et qu'en 2024, ce volume passera à 440 kilos, soit le double ! Les décharges sont propices à la propagation de maladies mortelles. En outre, elles contribueraient au changement climatique. Il a été estimé en 2016 que 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre étaient dus au (non)traitement de déchets solides.

Il ne peut pas y avoir de coopération sans durabilité, ni de durabilité sans coopération. Partant de ce constat, le Centre Ecologique Albert Schweitzer (CEAS) soutient, depuis 2011, une région burkinabée pour la mise en place d'un système efficace de gestion des déchets. Les services municipaux de Saaba, Gourcy, Po et Kombissiri ont été formés pour traiter les ordures. La collecte, le tri, la valorisation et le recyclage ont été mis en place ou le seront à terme en collaborant avec la population.

En partant des municipalités, CEAS a un contact direct avec les habitants, ce qui est primordial dans ce domaine. En formant les responsables communaux, qui sont constamment proches des gens et leur expliquent les processus, l'impact est bien meilleur. La population a été sensibilisée à la problématique de la toxicité des déchets. Les gens se sentent concernés, mais surtout garants de leur bien-être. Ils adoptent donc volontiers les nouvelles méthodes qui contribuent à une amélioration perceptible de leur environnement. Les comportements individuels évoluent pour le bien de tous.

Il est intéressant de constater que ces problèmes sont universels. En effet, dans notre région, nos autorités sont aussi confrontées à ces difficultés et se doivent de trouver des solutions en fonction du volume produit en Suisse, soit plus de 700 kilos par habitant !

Cette réalité universelle donne tout son sens au soutien financier que la Ville de Versoix a apporté à ce projet innovant. La somme de 25'000 a été versée en 2019 pour permettre à cette région excentrée du Burkina Faso d'implanter une meilleure gestion des déchets bénéfique localement, bien sûr, mais tout aussi indispensable pour l'humanité !

Plus d'info sur : https://www.ceas.ch ou https://fgc.federeso.ch

Photo fournie par CEAS

 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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