17.11.2020 par ro
num.304 déc. 2020-janv.2021 p.12
CNV : Rencontre avec Kirsi Wolfisberg, 19 ans

Cette saison 2020 a été très compliquée, comment as-tu pu gérer les entraînements ?
Pendant le semi-confinement, notre coach Kostia Kakorych a organisé des entraînements de condition physique par Zoom. Puis, en mai, les entrainements sur l’eau ont repris, d’abord sur le lac et en juin, sur le plan d’eau de La Rena à Bourg-en-Bresse.
J’ai participé aux stages organisés sur ce plan d’eau durant six semaines en été.
Dès la reprise des cours, on a continué les entrainements à Bourg jusqu’au 24 octobre.
Depuis, l’entraînement se passe sur le lac tant que la météo le permette.
Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir reprendre les entrainements assez rapidement et sans contrainte, grâce au plan Covid mis en place par le club, autant à Versoix qu’à La Rena.
La saison a donc été sauvée, en termes d’entraînements.

Ces dernières années, tu étais souvent qualifiées en équipe de Suisse, qu’en est-il de 2020 ?
Malheureusement, la décision d’annuler les championnats d’Europe est tombée en juin.
Ma première réaction fût la déception et je me suis demandée comment j’allais restée motivée pour le reste de la saison. Je me suis dit que c’était un mal pour un bien, car je pouvais me concentrer sur la technique et l’apprentissage de nouvelles figures. En effet, durant une saison dite normale, avec la participation à un grand nombre de compétitions, nous n’avons pas le temps d’intégrer de nouvelles figures dans notre parcours. En début de saison, on établit notre programme des deux fois vingt secondes et on s’en tient pour presque toutes les compétitions.

Les championnats de Suisse ont également été annulés à la dernière minute, ainsi que la Chicken Cup, compétition internationale organisée par le CNV.
La motivation est tombée à zéro ! Il est assez difficile de s’entraîner sans pouvoir tester nos compétences en compétition.
Par chance, les championnats genevois ont eu lieu, j’ai enfin pu voir si l’entraînement avait porté ses fruits. J’étais stressée, je me suis mise beaucoup de pression, j’avais l’impression de ne pas avoir progresser. Finalement, j’ai battu mes records personnels dans les trois disciplines, en slalom, en figures et en saut. Pas de beaucoup, mais c’est toujours bon à prendre !
Je me suis rendue compte que je n’avais pas assez confiance en moi.
C’était une saison pas comme les autres, mais qui m’a permis de me remettre en question sur certaines choses. J’espère en tout cas que la saison prochaine sera meilleure !

Tu es la 2ème d’une fratrie de 7, les responsabilités tu connais, t’impliques-tu aussi au sein du club ?
J’ai passé mon permis de conduire le 15 juin, j’ai tout naturellement aidé à la logistique des stages. Le 21 octobre, c’était au tour du permis bateau, ce qui signifie que l’année prochaine je pourrai piloter le bateau pendant les stages pour aider notre coach Kostia.
En 2019, j’avais passé mon examen de juge national, l’organisation m’a sélectionnée pour juger les championnats genevois en 2020. J’aime beaucoup m’impliquer au sein du club, je pense qu’il est important de le faire pour se rendre compte du travail abattu en amont par nos dirigeants. Bien entendu, j’aime aussi aidé d’une manière générale, cela fait sans doute partie de mon ADN.
Durant les stages d’été, mon entraineur m’a fait prendre conscience que j’ai le rôle de leader au sein du groupe (comme je l’ai avec mes frères et soeurs et à la gym, mon premier sport), alors il est important pour moi de montrer le bon exemple et s’entraider.

Où en es-tu au niveau des études ?
J’ai eu ma matu en juin dernier (eh oui, sans examen malheureusement). Je devais partir en août aux États-Unis pour continuer mes études au sein de l’université de Louisiane à Lafayette, qui accueille les skieurs nautiques en sport fort.
Mais c’était sans compter avec la situation sanitaire à ce moment là. Les ambassades étaient fermées. Je n’ai pas pu faire mon visa à temps pour la rentrée de septembre. En fait, j’ai reçu mon visa trois jours après le jour officiel de la rentrée et l’université n’accepte aucun retard.
Le 15 décembre prochain, je pars en Floride pour continuer l’entraînement au chaud et je me dirigerai début janvier vers la Louisiane pour commencer mon semestre le 13 janvier 2021 et y étudier le management du sport.
En attendant, je travaille à la boulangerie de mes parents, je fais du babysitting, je m’entraine, fais beaucoup de vélo, profite de ma famille et de mes amis avant de partir.
Quelles sont tes ambitions pour la saison prochaine ?
S’ils sont maintenus (on n’est plus sûr de rien en cette période de pandémie), 2021 auront lieu les championnats du monde U21, auxquels j’aimerais participer avec comme objectifs, une finale en figures. Pareil pour les championnats d’Europe.
Au niveau universitaire, j’espère pouvoir faire partie de l’équipe en figures et saut. Il faut savoir que les places sont chères et limitées à cinq participants par collège. Ils devaient avoir lieur en octobre 2020, ils sont repoussés en mai 2021, ce qui me laisse du temps pour progresser et voir grandir la confiance en moi.

Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour remercier ceux qui me soutiennent et qui croient en moi : ma famille adorée sans qui, rien ne serait possible; Kostia Kakorych mon coach, Frédéric Dupanloup sans qui la section ski ne tournerait pas.

auteur : rédacteur occasionnel

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