11.03.2021 par ro
num.307 avril 2021 p.13
FC Versoix : interview du Président

Questions au président du F.C. Versoix

La pandémie plonge de nombreux clubs sportifs amateurs dans la crise. Si, pour l’instant, le F.C. Versoix a pu prendre des mesures pour limiter l’impact financier, il est urgent pour ses centaines de membres de reprendre le chemin des terrains de jeu. Nous avons fait le point avec son président Monsieur Alexandre Moraga.

Lorsque vous avez pris la présidence du FCV en octobre 2019, qu’elles étaient vos motivations ?

Les motivations étaient de pouvoir redonner à ce club ce qu’il m’a apporté en tant que jeune joueur. En effet, ayant fait mes classes au club depuis l’école de football jusqu’aux juniors A, le FC Versoix reste et restera mon club de cœur. Par conséquent, cette présidence est un moyen de redistribuer ce que j’avais acquis de souvenirs et de bons moments. C’est aussi un magnifique challenge à relever. Challenge dans lequel je ne me serais jamais aventuré sans le comité actuel qui fournit un travail considérable.
La crise sanitaire met la trésorerie des clubs à rude épreuve ?

Oui, cette crise a vraiment des impacts très négatifs sur les clubs sportifs et les associations en général. Heureusement, pour ce qui concerne le FCV, différents changements introduits dans notre mode de gestion et notre organisation nous permettent de faire face à la crise sans difficultés majeures, jusqu’à aujourd’hui…. Mais il est certain que le manque à gagner dû à la crise est considérable pour un club tel que le nôtre, citons par exemple : l’annulation du tournoi de l’Ascension, l’annulation de la Fête du FCV que nous avions planifiée le même week-end que la Fête du Chocolat, le report de notre programme de match soutenu par de nombreux sponsors, l’annulation du repas de soutien, etc. A ce stade, la crise a affecté de 15% à 20% de nos recettes annuelles. Ce qui représente une perte très importante pour une association de notre dimension.
Elle a également un impact social et bien sûr sportif ?

Oui les impacts sociaux et sportifs sont importants et à différents niveaux. Socialement, je crois que cela a été extrêmement difficile pour les jeunes et leurs familles. Le sport est un élément fondamental du développement des plus jeunes et des adolescents tant sur le plan de la santé que psychiquement. Ainsi l’interruption soudaine de toute activité extérieure, pendant une année, a non seulement généré des tensions, mais aussi précarisé certains foyers. Sportivement, certains joueurs devront rattraper le « manque à jouer ». Pour les plus jeunes, une année sans matchs et sans entrainements, ça représente beaucoup de temps…
Le club s’est-il senti bien informé et soutenu durant cette période ?

Disons que nous avons été informés. En termes de soutien, nous pouvons regretter que les fonds libérés pour le sport n’aient pas été à la hauteur des besoins des associations, du moins lors de la première vague. De fait, notre demande effectuée l’année dernière a été refusée. En réalité, ces fonds s’adressaient davantage aux événements sportifs qu’aux entités sportives. Nous allons retenter notre chance avec le Fonds du Sport durant ce mois de mars.
Cela dit, malgré la crise nous avons bénéficié du soutien indéfectible de la Ville de Versoix. C’est dans des moments comme ceux-ci que l’on réalise aussi l’importance d’un partenaire tel que la Ville de Versoix qui soutient notre association en dépit des circonstances. Nous l’en remercions vivement.
Assistez-vous à la démission de certains membres (comité, entraîneur, joueur) ?

Non, nous n’avons pas connu de démissions massives de la part des joueurs et des entraîneurs. Au contraire, je saisis l’occasion pour remercier tous ceux qui nous ont soutenu malgré les circonstances. En effet, malgré interruptions des entraînements durant certaines périodes, tout le monde a toujours répondu présent pendant et après la crise.

Comment avez-vous géré l’impossibilité d’accès aux installations sportives ?

Certains entraîneurs, et c’est surtout le cas lors de la première vague, avaient préparé des programmes d’entraînements à faire à domicile. D’autres ont organisé des séances en visio-conférence avec leur équipe, afin de conserver l’esprit d’équipe. Différentes initiatives ont vu le jour. Mais il est vrai que durant cette période, il a été extrêmement difficile de préserver le moral et la motivation des uns et des autres.
Savez-vous si, sur le plan des compétitions, la saison sera considérée comme une « saison blanche », ni ascension ni relégation ?

Oui nous savons déjà que cette option de « saison blanche » ne sera pas adoptée par l’ACGF et c’est vraiment tant mieux. Bon, il faut mettre cela au conditionnel. Nous ne sommes jamais à l’abri d’une 3ème vague. Sur le principe, il semble que pour la plupart des degrés nous nous acheminions vers la finalisation des matchs du premier tour. Autrement dit, tous les matchs en retard seront joués. Puis, sur cette base, deux poules par groupe de six équipes seront créées. Les six premières équipes du groupe joueraient l’ascension tandis que, dans l’autre poule constituée des six dernières équipes, un mini championnat s’effectuerait pour lutter contre la relégation.
Comment voyez-vous l’avenir pour FCV, qui rappelons-le, est l’une des associations sportives les plus importantes du canton ?

L’avenir, c’est déjà de sortir de cette situation. En effet, tous les projets qui étaient en cours ont été stoppés net depuis une année. Il nous faut maintenant reprendre le cours des choses et avec le comité distiller le même allant que nous avions avant la crise. Une fois la machine en route à nouveau, je n’ai pas de doute que nous pourrons reprendre nos objectifs tels que nous les avions laissés sur le métier en février 2020.
Nos remerciements au président du Football Club Versoix d’avoir aimablement répondu à nos questions. Nous adressons au club nos souhaits de retour à la pratique de la passion footballistique dans les meilleurs délais.

Jacques Rochat

auteur : rédacteur occasionnel

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