22.02.2022 par ro
num.316 mars 2022 p.15
Enorme décharge à Bellevue

Soit la commune de Bellevue a été roulée dans la farine par l’Etat, qui a passé son projet de décharge sur le terrain dit « des bisons » de 5 ans à 10 ans, soit elle a fait semblant de ne rien savoir malgré divers avertissements des riverains qui s’inquiétaient du fait que les négociations des autorités ne correspondaient pas aux informations recueillies. Il a donc fallu que des associations se constituent et soulèvent le problème pour que les communes concernées réagissent enfin, dont Bellevue. Celle-ci a donc donné un second avis défavorable. Il est à noter que la commune de Collex-Bossy a réussi à annuler le projet sur son territoire alors que Bellevue continue à négocier ... mais négocier quoi ?, car elle ne fait pas le poids face aux tentacules de notre Etat. Ces négociations ne sont que poudre aux yeux afin de se justifier.
Cette décharge servira à entreposer les deux tiers des déchets des chantiers genevois. La durée d’exploitation a été planifiée sur plus de 10 ans avec un trafic supplémentaire de plus de 200 camions par jour pour déverser ces gravats. Le risque pour la santé des habitants est énorme car les poussières fines sont extrêmement nocives, particulièrement pour les enfants, et ce n’est pas une dune (mentionnée par la direction des travaux pour essayer de nous faire croire qu’elle se préoccupe déjà de ce problème) qui pourra les retenir – les suies du volcan des Canaries, ou encore le sable du désert, sont transportés par les airs à grande vitesse et chacun peut constater qu’ils arrivent jusqu’en Suisse ! La santé des habitants n’est pas négociable et nos élus se doivent de protéger l’ensemble de sa population. Quoi qu’il en soit, en cas d’atteinte à notre santé, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas ... comme dans les affaires du sang contaminé ou de l’amiante, car diverses études attestent déjà les effets nocifs des poussières.
Par ailleurs, une telle modification du paysage local, avec sa cohorte de bruits, de poussières et de trafic, ne doit pas être prise à la légère. Une commission de 5-6 personnes devrait être constituée, réunissant des élus et des représentants des associations qui défendent les intérêts des habitants, afin de déposer – si cela doit se faire – un projet à taille humaine et qui liste les mesures indispensables à mettre en place pour garantir la santé et la sécurité de tous. Ces mesures devront être validées par des professionnels de la santé et ne pas être traitées par des gens qui n’ont pas ces connaissances.
Bellevue ne doit pas se transformer en une gigantesque décharge, après un déjà intense bétonnage. Les intérêts financiers pour les promoteurs représentent un pactole de plus de 200 millions de francs à se partager, et la rentabilité évoquée ne doit pas cacher l’impact grave sur la santé et l’environnement. Ce projet va impacter des quartiers comme Valavran, Vireloup, Les Planets, Bois d’Avault, La Roselière et Colovrex, avec des habitations dans un périmètre de 300 m., et le risque est énorme. Mais les nuisances impacteront aussi tout le canton. Ceci n’est pas négociable.
Après divers entretiens entre les associations avec M. Hodgers et le Gesdec, il a été fait beaucoup de promesses, notamment une étude sur la santé. Malheureusement à ce jour aucune information n’est donnée et la participation des riverains n’est pas à l’ordre du jour – c’est un manque grave de la démocratie. Mais qui sait, peut-être que les élus responsables se rendront compte du danger et agiront enfin, et ceci sera tout à leur honneur.
R.Bovo Bellevue

auteur : rédacteur occasionnel

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