18.05.2023 par MM
num.329 juin 2023 p.10
Les glaciers, 50 000 ans de mémoire

Ce mercredi 10 mai, la salle Lachenal s’est transformée en mini cinéma, nous faisant voyager à travers l’histoire grâce à un sujet qui nous concerne tous : l’eau, un élément si précieux, à la fois abondant et rare, selon les lieux et les périodes.

C’est avec passion que le peintre, photographe et performeur nyonnais, Bernard Garo, enquête sur l’âme du glacier et nous présente ses œuvres – en l’occurrence trois courts-métrages d’environ dix minutes chacun – dans lesquelles il porte un regard engagé sur la Terre ; il est question de vulnérabilité, de beauté, de conscience, de poésie et de Temps.
Une façon de faire ressentir une forme de « sublime désastre face à l’urgence ». En effet, c’est 50 000 ans de mémoire de notre histoire qui disparaîtrait avec les glaciers composés des différentes strates si essentielles aux géologues pour dater les périodes et les événements y ayant eut lieu.

On sent une magie dans la collaboration avec son coréalisateur, Marc Décosterd – malheureusement absent lors de cette soirée – qui a su créer des musiques et réaliser un montage s’associant à la perfection avec la vision du photographe. Face aux discours alarmistes qui terrorisent et inconfortent, Bernard Garo est d’avis qu’il faut «accepter le changement et en être conscient» et propose «des œuvres d’art qui font réfléchir», permettant de participer positivement à ce changement. Passionné de montagne, ses courts-métrages témoignent d’une conviction et d’un engagement personnel, comme l’illustre l’épopée d’une serpentine qu’il a trouvée et ensuite lui-même ramenée dans son lieu d’origine, au fond d’un glacier où la glace possède 2 000 ans, afin qu’elle effectue un nouveau voyage.

Le but n’est pas de dramatiser, mais de faire ressentir, d’émouvoir – certains dans le public en avaient les larmes aux yeux – de faire prendre conscience ; le «rôle de l’art, c’est de ne pas laisser indifférent». Bernard Garo accomplit son rôle d’artiste dans la société en amenant une vision du monde ; il partage un véritable dialogue entre la science et l’art, particulièrement parlant en Suisse où les roches, les montagnes et les glaciers y sont des figures emblématiques et identitaires. Cette belle soirée se finit avec un apéritif convivial où le public était invité à prolonger le thème de la soirée en partageant ses réflexions et ses impressions autour d’une glace.

Si vous auriez aimé être présent pour admirer ces captivants courts-métrages, n’hésitez pas à vous rendre au troisième étage du Muséum d’histoire naturelle de Genève où ceux-ci sont diffusés sur de grands écrans ; les installations immersives de Bernard Garo, toujours en lien avec les glaciers, sont également à découvrir jusqu’au 25 juin 2023, dans le cadre de l’exposition temporaire tout contre la Terre : http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mhn/votre-visite/agenda/residence-bernard-garo/. Et si les sujets concernant la nature et l’environnement vous touchent, vous intéressent, et que vous vous sentez concernés par ces problématiques, pourquoi ne pas jeter un coup d’œil au le site des Verts? En particulier de Versoix: https://verts-versoix.ch/.

auteur : Maria Mehdi

<< retour