12.03.2024 par ro
num.337 avril 2024 p.24
Courrier de lecteur

Une séance plus que décevante du Conseil Municipal le lundi 4 mars. Heureusement qu’il y a des élus qui estiment important de décortiquer la question de qui va payer la facture salée de l’affaire Séchaud-Vigousse. En effet, les Vert-e-s plus M. Leiser ont présenté une résolution pour refuser que les frais de justice soient assumés par le contribuable. Une grande majorité du Conseil était ensuite d’accord pour envoyer la résolution en commission, donc on peut se féliciter du fait que cela reste à l’ordre du jour.

Mais j’étais dégoûté des propos d’une partie de nos élu-e-s, à savoir les PDC et les PS, qui estimaient que « ça suffit, il faut tourner la page ! » . Ils et elles ont marre d’entendre parler de l’affaire Séchaud-Vigousse. Pis, la fraction PDC a carrément quitté la salle en bloc.

Quel mépris envers les électeurs et les électrices, les contribuables de cette Ville. Censées nous représenter, ces personnes sauraient apparemment mieux que nous quelle serait une question digne de discussion. Comme si leur petit ras-le-bol face à une énième discussion sur ce thème pesait plus que le ras-le-bol de beaucoup de contribuables face aux dépenses inutiles et faramineuses encourues - pour des raisons toujours obscures - par la majorité du CA. Nous en avons tous et toutes marre ! Ce n’est pas pour autant qu’il faut en laisser un aspect très important sans résoudre.

Nos élu-e-s devraient au contraire s’unir en notre nom pour mettre le CA devant sa responsabilité. Je suppose que ce n’est pas une coïncidence que les fractions qui n’osent pas en discuter sur le fond soient celles dont la majorité coupable du CA est issue.

J’espère que la commission pertinente entamera sans tarder son travail sur cette question. Elle devra examiner, entre autres, les justifications avancées par M. Lambert et Mme Enhas pour leur décision de joindre la Mairie à la plainte de M. Séchaud. Si seulement on comprenait les motifs de la décision, on aurait peut-être moins de mal à l’accepter. Ces personnes se sont toujours référées à l’article 328 du Code des Obligations, selon lequel la Mairie aurait apparemment une obligation de défendre son employé des attaques des tiers. Or, j’ai lu, relu et re-relu non seulement cet article, mais aussi, sur recommandation de Mme Enhas, le commentaire d’un spécialiste là-dessus , et le mot « tiers » n’y figure pas. Il traite, certes, de la protection de la personnalité d’un employé mais il s’agit des relations internes ; il ne fait aucune allusion à un devoir d’aide et assistance en cas d’une supposée attaque par un tiers. J’en déduis qu’il n’y a aucun motif valable pour les décisions de la majorité du CA dans ce cas. Celles-ci sont donc arbitraires et les dépenses encourues injustifiables.

Pas surprenant que les fractions respectives ne veuillent plus de cette histoire. À leur place j’aurais vraiment honte du comportement de mes collègues au CA. J’espère, néanmoins, que j’aurais le courage de les regarder en face et les dénoncer, plutôt que de me cacher.

Nigel Lindup

auteur : rédacteur occasionnel

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