Liste des candidats à la Cour des Comptes
22.09.2024 par ALBB
num.341 septembre 2024 p.12
Elections Cour des Comptes

La Cour des comptes est en fonction depuis 2006 à Genève. Elle a pour but de vérifier le bon emploi des fonds publics, d’évaluer les politiques publiques et de réviser les comptes de l’Etat. Elle peut aussi analyser les institutions cantonales ou communales à leur demande ou lorsque des citoyens dénoncent ce qu'ils considèrent être des dysfonctionnements. Tout un chacun peut déposer un sujet sur la plateforme anonyme à disposition, preuve s’il en fallait une qu’elle est à la disposition de la population.
Si un sujet est accepté, un rapport circonstancié est établi, comprenant si nécessaire des recommandations pratiques. La plupart d’entre-elles sont généralement acceptées et mises en œuvre par les entités concernées. Un contrôle a lieu ultérieurement. Ainsi, la Cour des comptes permet aux instances cantonales ou communales d’optimiser leurs procédures, tant financièrement qu’humainement. La Cour peut aussi s’autosaisir d’un objet si elle le juge pertinent.
La Cour des Comptes est dotée d'un budget de fonctionnement annuel de 5.6 millions. Trois magistrats à plein temps et trois suppléants à 20-30% y siègent. A noter que les premiers doivent renoncer à tout autre mandat en cas d’élection afin de pouvoir se consacrer exclusivement à leur tâche en toute indépendance. Elle emploie 21 équivalents plein temps. En 2023, elle a établi une dizaine d'audits. Cette année, par exemple, celui à propos des tarifs des SIG a été publié.
Les magistrats sont élus par le peuple pour une période de 6 ans. En 2018, la nomination s'était déroulée de manière tacite puisque les PLR, PS, Le Centre et Les Vert-e-s s’étaient entendus pour désigner six candidats communs. Cette année, l’élection est ouverte, vu que plusieurs listes concurrentes ont été déposées. Dix personnes briguent les six sièges. Le tableau en marge précise les noms, fonctions convoitées et domiciles des intéressés.
Trois candidats vivent dans la région que notre journal couvre. Il semble judicieux de les présenter afin de comprendre leur motivation.
Mark Brendow (Versoix), expert-comptable diplômé, a eu l’opportunité de travailler à l’État de Genève et à la Confédération avant d’être directeur financier dans diverses entreprises privées. Il aimerait que la Cour se penche davantage sur des sujets transversaux (doublons administratifs, simplification des processus, ressources humaines, etc.) tout en étant plus incisive et proactive. Il souhaite promouvoir un État mieux géré, sans l’agrandir ni l’affaiblir. S’il obtient le poste de magistrat, il ne siègera que six ans, car il estime que cette durée est adéquate à cette fonction. Cela lui permettra de se consacrer entièrement à la tâche de manière impartiale, sans compromission dans le but d’être réélu.
Arev Salamolard (Pregny-Chambésy), avocate, conseillère financière et administratrice indépendante, mesure la chance d’être en Suisse, puisqu’elle est arrivée à Genève à l’âge de 5 ans. Consciente que l’organisation genevoise est bonne, elle pense que certains aspects tels que la transparence ou la gouvernance des entités publiques peuvent encore être améliorés. Elle a fondé un « Family office » ouvert à tous qui accompagne des gens dans leurs décisions patrimoniales. Elle s’est ensuite consacrée à plusieurs mandats dans des fondations immobilières telles que Terra et Casa ou Emma Kammacher. Elle souhaite apporter ses connaissances transversales à la Cour des comptes afin de muscler le fonctionnement de nos institutions dont elle respecte le travail.
Laurent Thurnherr est avocat au barreau de Genève. Il a à cœur de servir la collectivité au travers de ses engagements, tels que l’armée en ce qui concerne la Confédération, ou le Conseil municipal s'agissant de sa commune, Pregny-Chambésy. Bien qu’il soit né et qu'il ait toujours vécu dans notre canton, il a constaté – dans le cadre de sa profession d'avocat ainsi qu'en tant que juge d'instruction militaire - que les administrations d’autres cantons semblent fonctionner plus efficacement qu'à Genève. Il aimerait pouvoir participer à améliorer le fonctionnement de l'administration cantonale, de manière constructive et amiable. S'il est élu, il privilégiera une approche consensuelle orientée vers la recherche de solutions.
Lors des échanges avec ces trois candidats, j’ai constaté qu’ils partageaient une éthique, celle de la reconnaissance envers le canton où ils vivent et l’envie de contribuer à son amélioration. La citation de John Kennedy « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ! », ils essayent de l’appliquer, chacun à leur façon.
Cher électeur, que faites-vous pour votre pays ? Allez-vous ouvrir votre enveloppe de vote, la remplir en votre âme et conscience et la renvoyer gratuitement dans les délais ? Le 22 septembre prochain, il y a de nombreux sujets qui vous concernent, peut-être à l’insu de votre plein gré. Des gens sont morts pour avoir le droit de s’exprimer ! Alors, pour le pays qui vous offre un cadre de vie très enviable (éducation, santé, infrastructure de transports, etc) comparé à d’autres régions du monde, ces quelques minutes seraient votre petite contribution personnelle … et peut-être pas la seule d’ailleurs !

Anne Lise Berger-Bapst
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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