15.08.2024 par MG
num.341 septembre 2024 p.08 Comment se sont passés vos vols de vacances ?
De très nombreuses personnes auront utilisé des vols au départ ou à destination de l'aéroport de Genève. Comme d'habitude en juillet, le nombre de passagers au départ dépasse largement celui des arrivées (plus de 112'000 en juillet). La grande majorité des passagers n'aura connu aucun souci, si ce n'est quelques retards minimes. Toutefois une minorité d'entre eux peut avoir subi des problèmes plus ennuyeux. Pour les défenseurs des vols à bas prix, cela est un risque inhérent de vouloir des vols bon marché ! Effectivement, easyJet Switzerland essaie d'effectuer cette année 10% de vols de plus qu’en 2023, et même 15% comparé à 2019, avec le même nombre d'engins qu'en 2022. Le résultat de ces horaires serrés, desservis par d’anciens avions et à la situation désastreuse mondiale, est l’augmentation du nombre d'annulations, de retours après minuit, un jour plus tard ou via Lyon.... Selon un article paru dans 20 Minutes le 31 juillet, une personne a subi trois annulations d'easyJet au départ ou à destination de Brindisi en une seule semaine. La compagnie a donné trois explications : restrictions du contrôle du trafic aérien, problème technique avec un avion et soucis météorologiques. En d'autres termes, elle se dédouane de toute responsabilité. Prenons maintenant le cas des avions qui doivent arriver ici et repartir vers leur base d'origine avant 22h00. Selon le directeur de l'aéroport, André Schneider, cité dans un rapport du 18 juillet, les compagnies ont chacune un quota de départs retardés qui, s'il est dépassé, pourra faire l'objet d'une amende allant de 5 000 à 40 000 francs par vol. Selon lui, ce système testé depuis l'an dernier, toutefois sans aucune amende à ce jour, a permis de réduire considérablement le nombre de départs nocturnes. En réalité, la société mère easyJet en Grande-Bretagne avait déjà révisé ses horaires afin de réduire le nombre d'avions arrivant à Genève en soirée avant leur voyage de retour en Angleterre. Il n'est pas impossible de penser que le système de quotas provisoires en est la cause, mais l'aéroport n'a pas donné de détails sur les paramètres exacts utilisés pour les calculer l'année dernière. Pour rappel, il existe actuellement des surtaxes bruit sur les départs après 22h00, qui dépendent de l'heure de départ de l'avion et de sa classe de bruit officielle suisse. Pour les quatre derniers mois de l'horaire d'été, cela aurait représenté environ 220'000.-, somme destinée à payer l'insonorisation des habitations situées dans la zone de bruit autour de l'aéroport. M. Schneider aurait déclaré à propos de ce système de quotas qu’"il n'y aura donc, pratiquement pas de taxes à payer dès le lancement officiel en 2025 ". Mon interprétation pessimiste (réaliste) ? est que les surtaxes actuelles contre le bruit seront largement abandonnées l'année prochaine en faveur de ce système de quotas. Si tel est le cas, l'aéroport aura remplacé une méthode que nous pouvons comprendre et vérifier, par une autre pour laquelle nous ne disposons d'aucune information précise permettant de vérifier les résultats annoncés. Il est également possible d'examiner les diverses excuses relatives aux vols annulés, ainsi que d'autres raisons possibles (un passager manquant à l'embarquement, un incident de sécurité, des grèves du contrôle aérien, ...), et d'envisager la situation dans laquelle une compagnie, craignant de dépasser le quota, expliquera que certains de ses vols retardés ne devraient pas être inclus dans le décompte puisque pas de sa « responsabilité ». L'étape suivante consisterait peut-être à supprimer les taxes d'atterrissage (qui sont ridiculement basses). Après cela, l'aéroport de Genève pourrait fièrement annoncer des redevances nulles pour les avions utilisant l'aéroport de Genève (ce qui serait une excellente nouvelle pour les compagnies aériennes qui veulent voler ici avec de très vieux avions bruyants et polluants). Oui, je suis pessimiste, mais comme le dit l'adage, les pessimistes sont rarement déçus ! Ps Tout lecteur peut consulter la proposition de quotas aéroportuaires sur le site web de l'ARAG. auteur : Mike Gérard
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