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16.09.2024 par ro
num.342 octobre 2024 p.05
Courrier de lecteur

Eteint la lumière, perdu la sécurité ? Ensemble pour un quartier plus sécurisé !
Il était tard, un samedi soir, presque minuit et demi. Les rues étaient silencieuses, à l'exception de la musique qui s'échappait d'un restaurant voisin. Creuse et synthétique, elle semblait hors de propos dans le calme d'une ville endormie. J'étais agacée. J'avais déjà parlé au propriétaire, lui rappelant les heures repos nocturne après 21h30, mais mes mots s'étaient perdus dans la nuit. Et là encore, la musique envahissait le silence et la paix du quartier.
Je restais allongée, tentant de dormir, mais ce n'était pas seulement la musique qui m'empêchait de trouver le sommeil. Les réverbères allaient bientôt s'éteindre, et mes garçons n'étaient toujours pas rentrés. Adolescents, insouciants d'une manière que je ne pouvais plus me permettre. La gare n’était qu’à cinq minutes, mais les nuits d'automne tombent vite et lourdement. Cela n’aidait pas que le poste de police ferme ses portes à 18h, du lundi au vendredi. Il était aussi fermé le week-end.
Sans éclairage ni présence policière, les rues devenaient dangereuses — pas un danger imaginaire, mais bien réel et palpable. Je ne pouvais m’empêcher de penser aux nouvelles que j'avais lues il y a quelques semaines. Un garçon poignardé à la gare de Pont-Céard. Un adolescent de 16 ans. Ils ont parlé de violence de gang. À Versoix ? Cela semblait impossible au début, mais c'était bien réel. Et ce n’était pas un cas isolé. Il y a quelques mois, un autre garçon avait été battu à un arrêt de bus, en plein centre-ville, à neuf heures du soir. Depuis juin, les attaques s'étaient multipliées. Cela ne s'arrêtait pas.
Versoix change. La population a augmenté de 20 % en vingt ans. Un tiers de la ville a moins de dix-neuf ans, et plus de 16 % sont des personnes âgées. Les vols et les actes de vandalisme ont aussi augmenté. Cela arrivait partout. Les personnes âgées, cibles faciles, ne signalaient pas toujours les incidents. Et maintenant, avec les réverbères éteints et le poste de police local fermé la nuit, les rues étaient plongées dans l’obscurité, au sens propre comme au figuré.
Il ne s’agissait pas seulement de la criminalité. Le tissu même qui tenait la communauté ensemble — le respect des règles — s'effilochait. Les heures de silence n’avaient plus de sens pour ceux qui ressentaient l’absence d’autorité. Certains en profitaient, faisant retentir la musique dès la tombée de la nuit. Bruit et déchets faisaient désormais partie du quotidien. La confiance, le sentiment de communauté, semblaient plus fragiles que jamais. La ville avait dépassé les ressources qui autrefois la maintenaient en sécurité.
En tant que mère, je veux que mes enfants rentrent à la maison en toute sécurité, à n'importe quelle heure. En tant que citoyenne, je veux me coucher sans craindre d’être réveillée à 4 heures du matin par un voisin ivre faisant exploser de la musique techno. Je veux me sentir en sécurité. Je veux dormir en sécurité. Nous devons croire que notre ville se soucie encore assez de nous pour nous protéger.
Éteindre les réverbères la nuit augmente le risque d'accidents et de criminalité, rendant notre communauté moins sûre. Nous comprenons tous la nécessité d'économiser de l'énergie, mais quelles économies valent la sécurité de nos enfants ?
L'augmentation des crimes et le non-respect croissant des règles publiques rendent la présence policière 24h/24 indispensable à Versoix. Sans une force de l'ordre active à toute heure, la ville devient vulnérable aux crimes, qu'ils soient mineurs ou graves — vandalisme, vols, et violences de gangs. L'absence d'une présence policière régulière encourage les gens à ignorer les règlements de base, comme les heures de silence, érodant ainsi le sentiment de sécurité et de respect dans la communauté. Dans une ville en pleine expansion, la protection de ses citoyens doit être une priorité, avec une présence policière visible et active.
En tant que citoyens, nous avons le droit de nous sentir en sécurité, de jour comme de nuit, ici à Versoix. Nous avons besoin de mesures concrètes de la part du gouvernement — ne sacrifiez pas notre sécurité pour des économies d'énergie. Gardez les réverbères allumés jusqu'au lever du jour, surtout en hiver. Augmentez la présence policière et les patrouilles de nuit, afin que nous puissions marcher dans les rues ou dormir en paix.
Une citoyenne de Versoix

auteur : rédacteur occasionnel

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