A la tête de l’institution depuis moins d’un an et après seize années de politique fédérale, Christian Lüscher a décidé d’agir pour, à la fois, moderniser l’aéroport et limiter au maximum les nuisances sonores autour de Cointrin. Rencontre avec un passionné d’aviation.

« Certains pensent que notre aéroport est un mal nécessaire. Moi je pense que c’est un bien nécessaire ». Avec un sens inné de la formule, le sémillant sexagénaire a pris à bras le corps les problématiques autour de l’aéroport et assume avec passion et engagement son nouveau rôle de président du Conseil d’administration de l’aéroport. Parfaitement informé du mécontentement des riverains, des diverses associations écologistes et des différents textes déposés par les délibératifs des communes avoisinantes, Christian Lüscher tient à rassurer. « Je ne suis évidemment pas insensible aux nuisances sonores et environnementales causées, confie-t-il. D’autant que moi-même, habitant sur la rive gauche et selon la météo, j’entends aussi les avions ».

Le nouveau président explique être en contact avec toutes les compagnies qui sont, affirme-t-il, « en passe de renouveler leur flotte avec des avions de nouvelle génération nettement moins bruyants et moins polluants ». Et de donner l’exemple d’EasyJet qui s’apprête à acquérir des appareils plus grands et plus modernes. « Ainsi, cela diminuera le nombre de vols et limitera les nuisances sonores, explique l’ancien élu PLR. Christian Lüscher tient également à rappeler que « cette année 2024, contrairement à 2023, a vu le nombre de vols de nuit diminuer de quelque 40% ».

Sur ces décollages et atterrissages nocturnes, si dérangeants pour le voisinage et régulièrement dénoncés par les délibératifs municipaux, le président se veut rassurant. « Je suis confiant sur le fait que le renouvellement des appareils va avoir un impact considérable sur ces nuisances sonores et j’y suis extrêmement attentif, insiste-t-il. En outre, dès 2025, un système de taxation progressif sera appliqué pour tous les vols de nuit. Cela devrait être dissuasif pour les compagnies qui ne respecteraient pas les horaires ».

Ce réel passionné d’aviation (lors de notre entretien, il était intarissable sur le sujet), a encore rappelé que les Genevoises et Genevois, si nombreux à prendre l’avion, peuvent se rendre seuls ou en famille à la Terrasse Panorama. Le lieu, fermé pendant plus de vingt ans et très prisé des baby-boomers, a rouvert voilà une poignée de mois et offre à qui le souhaite une vue dégagée sur la piste et alentour. Une piste et un tarmac sur lesquels, à terme, « circuleront uniquement des véhicules électriques », conclut-il.

DTT