30.08.2014 par ro
num.241 septembre 2014 p.24
Versoix sur parking

Le sujet des parkings hante les conversations versoisiennes. Entre les horodateurs controversés autour de Port-Choiseul et le tarif changeant du parking privé de Versoix-Centre, les langues se déguisent en vipères. Mais qu'en est-il ?

Versoix-Centre
Tout d'abord, il faut rappeler que les bâtiments et le parking appartiennent à un propriétaire qui peut disposer de ses biens et fixer les prix de location comme bon lui semble.
Début juin, un tarif avec gratuité la première heure avait été mis en place en concertation avec les commerçants de la place et les Autorités. Idéal, parce qu'il encourageait la clientèle à venir profiter des infrastructures, mais repoussait les éventuels automobilistes tentés de laisser leur voiture là pour se rendre à Genève. Tant la direction de la Coop que la Mairie étaient satisfaits de cette solution.
Le propriétaire a décidé unilatéralement de changer le tarif le 1er juillet. C'est son droit le plus strict. La première heure coûte désormais 1.-, la deuxième et troisième 2.- chacune.
Mis devant le fait accompli, les commerçants sont déçus. Ils connaissent la valeur, justement inestimable, de la gratuité de la première heure : les clients viennent et consomment, justifiant leur loyer, leur personnel, bref ce qui fait vivre leurs entreprises.
Si chaque fois que l'on se rend au fitness - il s'agit-là d'une clientèle venant plusieurs fois par semaine - il faut ajouter 3.- au coût de la séance, autant dire qu'on renoncera à l'abonnement. Si 1.- doit être additionné systématiquement au café-croissant, autant dire que le verre sera bu ailleurs…
Au moment où nous mettons sous presse, des négociations sont en cours entre les locataires de Versoix-Centre et son propriétaire pour essayer de trouver un tarif satisfaisant tous les intéressés.
Interrogée, la Commune confirme que sa partie de parking bénéficiera de la gratuité de la première heure, avec un tarif progressif pour répondre aux promesses d'un centre convivial tout en chassant les voitures ventouses.
Rappelons que "Boléro", le bâtiment communal inauguré cet automne, sera un centre culturel autour de la bibliothèque. Les autorités espèrent bien que la population viendra profiter de cette nouvelle infrastructure. Reste à savoir combien de places seront réellement mises à disposition du public dans le parking communal….
Notons encore qu'un projet de zone 20 km/h a été déposé. Ce plan éliminerait toutes les places de parking en surface. Il englobe la rampe de la Gare et le chemin Vandelle de la quincaillerie à l'église catholique. Un collectif de commerçants et habitants du quartier y a fait opposition avec, comme principal argument, le fait qu'une zone dit de rencontre doit être appliquée à un endroit confiné, alors que ces artères sont des lieux de passage obligés.

Port-Choiseul
Les horodateurs de Port Choiseul (Ch. des Graviers et parking, ch. Hubert-Saladin, ch. du Vieux-Port) ont été mis en service en juillet. Ainsi, huit machines (voir le plan de situation) peuvent distribuer une quittance avec le numéro de la place, le montant versé et l'heure d'échéance. On peut alimenter ces gloutonnes avec des pièces de monnaie ou des cartes de crédit.
Attention, ces horodateurs demandent le numéro de case, il faut donc le mémoriser pour ne pas effectuer deux fois le trajet à pied !
Contrairement au parking de Versoix-Centre, la durée est directement proportionnelle à la somme payée (1,50 chf/heure) et non par heures entières.
Par contre, les panneaux du parking de la place Bordier sont encore couverts et l'horodateur prévu (n° 9 sur le plan) n'est pas encore en service. Le problème des habitants qui ne sauraient où mettre leurs voitures doit être résolu. Des discussions autour d'un éventuel macaron sont en cours.
A noter : les places pour motos et vélos ne sont pas numérotées et ne sont donc pas taxées. C'est ce que l'on appelle un encouragement à la mobilité douce !

Un peu de coordination ?
Versoix est devenu une ville et devoir payer son parking sur le domaine public n'est pas choquant. Toutefois, une coordination entre les différents lieux serait souhaitable. Si l'on veut encourager une certaine convivialité et l'utilisation des commerces locaux, tout en chassant les voitures-ventouses, la première heure pourrait être gratuite partout. Que les parkings souterrains (chers à construire) soient ensuite plus chers que ceux en surface est parfaitement justifié. Ils devraient toutefois tous être sous le même régime, même celui plus ancien de l'EMS de Bon-Séjour.

Par ailleurs, le même tarif devrait être appliqué sur le parking St-Loup (vers la salle communale où la gratuité est de mise les samedis et dimanches) et Port-Choiseul. Normal aujourd'hui de payer un parking pour aller travailler, mais, ne devrait-on pas pouvoir accéder au lac ou aux manifestations le weekend sans payer ?
En ville de Genève, tous les parkings en surface sont gratuits le dimanche et les jours fériés. Difficile de justifier un tarif plus élevé à Versoix !
Par ailleurs, les habitants qui comptent se rendre dans des centres commerciaux voisins, estimant ne pas devoir payer pour faire leurs emplettes, oublient que chaque kilomètre parcouru avec sa voiture coûte certainement plus qu'un franc.
Le but de la construction de Versoix-Centre était de rendre la ville accueillante, que les habitants ou les gens de passage aient du plaisir à profiter de son infrastructure, de sa vue, de son lac. Les péripéties des tarifs de parking laissent à craindre que l'objectif risque de ne pas être atteint.

Société humaine ou commerciale ? Telle est la question !

Pierre Dupanloup et Anne Lise Berger-Bapst
 

auteur : rédacteur occasionnel

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