Quand on parle de la pollution qui émane des mouvements des avions à Genève, souvent on ne pense qu’à la pollution phonique - le bruit - qui semble augmenter inexorablement avec l’augmentation des vols commerciaux utilisant les avions à réaction. Or, il peut y avoir également un problème de pollution atmosphérique : ces avions brûlent le kérosène, très similaire au carburant diesel, mais n’ont pas les filtres des particules fines qu’on trouve dans les voitures modernes. En plus, et même sans parler du CO2, que beaucoup de climatologues considérèrent comme responsable pour l’échauffement planétaire, il y a des oxydes d’azote. Sur le site de la confédération
http://www.bafu.admin.ch/luft/11017/11046/index.html?lang=fr
on peut lire la remarque suivante :-
Sources de polluants atmosphériques: aviation -
Les émissions du trafic aérien dépendent fortement du nombre de mouvements d’avions. A proximité des grands aéroports, les avions représentent une source considérable d’émission d’oxydes d’azote nocifs pour la santé.
Dans notre canton, c’est le Réseau d’Observation de la Pollution Atmosphérique à Genève (ROPAG) qui mesure les immissions et qui a pour mission d’analyser la qualité de l'air, d'en suivre l'évolution et d’informer la population. Il y a 7 stations de mesure ROPAG, dont la plus intéressante pourrait être celle qui est située à Passeiry (au milieu des champs, mais pas trop loin de l’axe de la piste de l’aéroport). Une station EOLE, opérée par l’aéroport, analyse la qualité de l’air en bordure de piste, et les mesures sont intégrées avec les stations ROPAG.
Pour les immissions de NO2 il y a un réseau de capteurs plus dense, y compris plusieurs opérés par l’aéroport et situés sous l’axe de la piste. Les résultats peuvent être examinés via
http://ge.ch/air/qualite-de-lair/cadastre-du-no2
Malgré les assertions qu’il n’y a pas un vrai problème, l’ARAG a reçu des plaintes de pollution (résidus d’huile sur l’eau d’une piscine, toits et terrasses qui deviennent noirs, taches noires sur les feuilles des plantes et enfants toujours malades) sous l’axe de la piste. Ces plaintes peuvent venir des habitations très loin de l’aéroport, ce qui pourrait suggérer que ce sont les avions en phase d’atterrissage, avec les réacteurs au ralenti, qui provoquent cette pollution.
Au niveau politique, le 16 novembre 2014, deux députés au Grand Conseil, Boris Calame et Lisa Mazzone, ont proposé une modification de la loi sur l’aéroport pour y inclure, dans les sujets sur lesquels la Commission Consultative doit donner un avis, la pollution de l’air et les émissions de CO2, provoquées par les aéronefs utilisant l’Aéroport international de Genève ou survolant le canton. Cette proposition a été envoyée en commission, mais les partis de droite n’ont pas voulu que ça soit la commission de l’environnement, mais à celle de …. l'économie !
Le sujet de la pollution dû aux avions sera le thème principal de l’assemblée générale de l’ARAG, prévue pour le soir du jeudi 26 février, à la Salle communale Lachenal, à Versoix. Toute personne qui veut faire des observations peut venir à 20h pour participer à un débat ouvert au public, et/ou m’envoyer ses observations avant le 26 février.
