16.06.2015 par ALBB
num.250 juillet 2015 p.01
Et j'entends siffler le train…

Les trains qui traversent Versoix se suivent et ne se ressemblent pas : à deux étages ou sur un niveau, blancs ou bleus, parfois peints (plus ou moins officiellement), locaux ou internationaux, dédiés aux voyageurs ou la marchandise, plus ou moins bruyants, totalement inoffensifs ou même très dangereux lorsqu'ils transportent des produits chimiques nuitamment. La palette est grande.

Alors pourquoi donc polémiquer si la SNCF a choisi de compléter la gamme avec des trains fabriqués en France pour la CEVA ? Les CFF ont bien opté pour des convois suisses. Se promener à Cornavin est très instructif : la variété de locomotives et wagons en exposition est internationale, à l'image de notre région.

"Grand Genève" est nom un peu arrogant pour parler de la région lémanique, mosaïque de cantons et départements qui se doivent de collaborer pour vivre harmonieusement. Alors sachons métisser les éléments de toutes les origines pour mieux réussir ensemble ce pari. Le public ne s'est d'ailleurs pas laisser tromper en baptisant le réseau "Léman Express".

La polémique à propos du choix de convoi en permet d'occulter un problème bien plus important : celui de la cadence au quart d'heure promise lors de la construction de la 3ème voie et régulièrement remise à plus tard. Aux calendes grecques ?

Les pendulaires, entassés dans les wagons qui finissent par ressembler à des bétaillères, se fichent pas mal de l'origine ou de la couleur des trains qu'ils utilisent ainsi que de la nationalité des mécaniciens. Ils revendiquent depuis belle lurette une cadence de 15 minutes en semaine et 30 le weekend. Pétitions, courriers, ils n'ont pas été inactifs à ce sujet. Le reste ne les importe peu !

La ville de Nyon remue ciel et terre pour défendre la desserte de sa gare, parce que le train qui mène à St-Cergue aura justement une cadence aux quinze minutes. Les Autorités locales de la rive droite, tant genevoises que vaudoises seraient bien inspirées de s'unir avec elle pour aller demander d'une même voix (voie ?) un service similaire entre Pont-Rouge et Nyon. Cela sera bien plus constructif que de se laisser attirer dans des discussions stériles à propos des locomotives pour le plus grand bonheur de ceux qui ont justement tout intérêt à laisser trainer les décisions.

En voilà un combat régional à mettre sur les rails !
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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