17.09.2015 par ALBB
num.252 octobre 2015 p.16
Rapports de la Cour des Comptes et de l'OCIRT rendus public

Dans l'idéal, travailler pour une Commune est une belle tâche. Etre au service, dans le sens noble du terme, de ses concitoyens, œuvrer pour le bien-être de tous sont des activités motivantes, spécialement si la ville a encore une taille humaine et que l'on a un contact direct avec le public et/ou qu'on le connaît.

Tel devrait donc être le cas à Versoix. Pourtant, les personnes proches des employés de la Mairie étaient bien conscientes que quelque chose clochait. Des Conseillers municipaux s'étaient inquiétés et avaient officiellement posé des questions, mais le problème a été esquivé durant des années. Les citoyens attentifs se sont rendu compte que le personnel n'avait plus la même motivation dans son travail. Plusieurs congés maladies de chefs de service et une augmentation des rotations du personnel étaient les symptômes d'un malaise latent.

Force est de constater que la commune a grandi très vite. L'organisation des ressources humaines "familiale", peut-être adéquate antérieurement, n'a pas pu/su s'adapter à la croissance. Il faut toutefois noter qu'une personne de confiance avait été nommée en 2012 par le Conseil administratif afin que les employés puissent exprimer leurs doléances. Une trentaine de cas (en trois ans) ont été traités dans ce cadre.

Durant le printemps 2015, la Cour des Comptes (CC) et l'Office Cantonal de l'Inspection et des Relations de Travail (OCIRT) ont été mandatés pour analyser la situation. L'OCIRT a rendu son rapport au début de l'été et la CC en septembre.

Les deux analyses rendues pointent principalement des lacunes dans l'organisation du Service des Ressources Humaines. Ces prérogatives sont actuellement du ressort du Conseil administratif et du Secrétaire général. Par ailleurs, des problèmes de communication ont amplifié le malaise.

Le manque de clarté dans les rôles des différents niveaux de responsabilités (Conseil administratif – Secrétaire Général et Chefs de Service) complique les procédures et provoque un malaise pour les employés qui ne peuvent effectuer leurs tâches sans interférences.

Ces rapports proposent des solutions, dont l'engagement d'un(e) cadre supérieur du service RH est la principale. Il/elle devra être capable de mettre sur pied une politique de gestion du personnel efficient (évaluation annuelle des performances, gestion des compétences et des talents, cahiers des charges précis pour chaque poste, plans de formation et de carrière, barème salarial, suivi des maladies, des congés, etc). Il faudra que cette personne puisse travailler de manière totalement indépendante afin de pouvoir organiser des procédures adéquates pour une ville comme Versoix.

Il faut noter que l'idée de la personne de confiance a été considérée comme une bonne mesure, mais elle a été renforcée par un suivi des mesures préconisées. Il est également demandé de développer une véritable culture d'entreprise et un esprit d'équipe, en établissant une charte éthique.

Une clarification du partage des responsabilités entre le CA, le secrétaire général et les chefs de service, ainsi qu'une meilleure communication, seront également nécessaires pour rétablir un climat propice aux employés, à tous les échelons, et autorités impliquées dans le quotidien de la Mairie. Chacun pourra ainsi sereinement s'identifier à sa tâche dans des conditions plus agréables.

Gageons que l'application des mesures de ces rapports permettra une meilleure gestion pour le bien surtout des employés et responsables politiques, mais aussi le public qui bénéficie des services communaux.
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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