La treille enrubannée
Les jets d'eau imprévisibles
20.08.2016 par LR
num.261 septembre 2016 p.20
Boléro : Chapitre 9

Il y a toujours quelque chose de nouveau, dans le Centre-Ville de Versoix, qui commence à montrer ses atouts majeurs et plaisants. Après des mois et des mois de chantier, il est intéressant de découvrir au fur et à mesure des années ce qu’une commune, qui veut le bien de ses habitants, peut apporter de réjouissant et sympathique avec le concours d’ingénieurs, architectes, paysagistes et ouvriers laborieux. On ne peut tous les citer, mais du foisonnement des idées et des discussions – tant mouvementées eurent-elles été - a jailli la lumière et une réalité bien pensée qui séduit. Certes, il y a toujours des défauts de jeunesse qui s’évanouissent avec le temps et l’expérience, et cela on le pardonne volontiers, car on ne peut pas être parfait en tout.

Voilà donc notre treille qui s’enrubanne autour des tuteurs, s’enlace à la première feuille ou tige adverse pour montrer l’exemple aux plantes grimpantes et fleuries qui tardent à se manifester. Déjà un peu d’ombrage que les résidants de l’EMS apprécient en se promenant avec leur déambulateur. De même parents, touristes ou autres passagers s’asseyent sur les bancs pour discuter, pique-niquer, prendre la pause avec les enfants, ou méditer en solitaire. Vous pensez bien que le canal, «notre beau Danube bleu» y est pour quelque chose. Il a son charme lorsque coulent ses eaux limpides et ses cascades aux deux extrémités. Et si le vent ou la bise abuse de leur force, ce sont mille et une vaguelettes qui irisent notre joli cours d’eau. Regardez, sous l’effet du soleil à l’endroit où une partie est en tôle d’acier inoxydable ! Vous aurez l’impression d’avoir un miroir qui joue avec les rayons du soir, du matin ou à midi suivant les angles. Dans votre imagination, mettez-y un voilier, quelques poissons multicolores, deux, trois mignons canetons et peut-être un majestueux cygne blanc, et vous aurez l’impression d’être sur une île enchanteresse. Ah ! Que peut vivre le cerveau de l’homme dans sa puissance créatrice !

Et nous voilà sur la place de la gare avec ses immenses galets tenant compagnie aux jets d’eau qui enjolivent l’endroit par leurs variantes et leurs subtiles cascades. Les petits enfants ont vite compris leur stratégie même si les surprises font partie du système. Les parents observent, se hasardent à mouiller leurs pieds ou plutôt veillant à ce que leur rejeton ne culbute ou perde son arrosoir ou son seau. Quant à se baigner complètement, c’est une autre histoire !

N’oublions pas le samedi matin, jour du marché attirant acheteurs et badauds sur la même place de la gare, non loin des galets. Et si vous êtes fatigués par la chaleur ou l’attente, reposez-vous sur les chaises longues mises à disposition par le restaurant d’à-côté, tout en sirotant votre petit café ou boisson fraîche sur la mini table attenante. Que ne fait-on pas pour satisfaire le client ! Idée géniale entre nous soit dite.

Si vous avez besoin de culture, bibliothèque et galerie d’exposition sont au programme au Boléro. La dernière en date, d’un grand artiste de chez nous «ARES» vaut le détour. Architecte, peintre, sculpteur, dessinateur, poète, journaliste, homme politique de 1972 à 2003, enseignant, décorateur, etc., son œuvre vaste, puissante et originale a laissé ses traces dans toute la ville et en d’autres régions. Vous l’aurez deviné, son nom est sur toutes les lèvres. Ses tableaux de ces quinze dernières années sont le résultat de nombreuses recherches, remaniements pour refléter au maximum ses états d’âmes, ses doutes, ses questionnements complexes sur une humanité et une société encore plus complexes et bouleversées. Beaucoup de couleurs vives dans des formes parfois ambiguës voire surréalistes, mais si vous cherchez bien vous y trouverez toujours quelque chose d’intéressant. Devant les multiples talents qu'il exerce depuis son enfance, l'art, la culture et l'être ne font qu'un. C’est là le secret de ce «Monsieur» avec une canne et une casquette de marin ! Dommage que cet expo soit finie, mais il en reste un livre que vous pouvez acheter à la galerie au Boléro.
Après tout cela, ayant bien flâné et admiré, vous dormirez tranquille.
Lucette Robyr

Photos : Lucette Robyr
 

auteur : Lucette Robyr

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