29.08.2016 par MJ
num.261 septembre 2016 p.01
EDITO 261

Après 15 ans de présence dans notre commune, l’abbé Vincent quitte l’unité pastorale dont il avait la charge.
Durant toutes ces années, qui ne furent pas si faciles pour lui, combien son « look » vestimentaire suscita-t-il de commentaires ?
- Mais, pour qui se prend-il ce nouveau curé ? Vous voyez son chapeau, et son écharpe !
Et sa « tonsure » ! Combien de remarques outrées ont-elles été formulées à son encontre?
- Non mais vous avez vu ma chère, un catogan, chez nous !
Et sa volonté de ne pas perdre du temps en vaines discussions dans des comités de paroisse d’un autre temps ?
- Allez, changeons tout ça, a-t-il dit! Non mais ...

Oui, il a dépoussiéré les institutions paroissiales, voire bousculé les consciences et les bien-pensants. Mais combien de résistances lui a–t-il fallu affronter, tant du côté de sa hiérarchie que de celui de ses paroissiens ? Mais ce curé, un peu hors normes, avec beaucoup de délicatesse et d’opiniâtreté, de courage et de foi, a réussi a faire passer le message, son message, celui d’un homme près des gens, pas au-dessus des gens, mais avec eux. L’amour des autres, de la liberté, l’horreur des donneurs de leçons. Vincent, ce curé qui s’est fait aimer. Pas une manifestation communale à laquelle il ne participa pas ! Non pas toléré, mais invité, Vincent fut l’ami de toutes et de tous.

Du côté architectural, Versoix peut- être fier de « son curé ». En effet, il a participé activement non seulement à la transformation du paysage urbanistique autour de l’Eglise St- Loup, mais il a été aussi le moteur efficace permettant la rénovation des lieux saints.

Il y a eu à Versoix un Vincent. Restera-t-il « un après Vincent » ? L’esprit de tolérance qu’il a insufflé va-t-il subsister à son départ ?

Quinze ans dans la même paroisse, c’est déjà cinq de trop selon la règle diocésaine. Alors quel avenir pour un abbé déjà regretté ? Une autre paroisse ? Un autre chemin ? Vincent a choisi, il part ailleurs, dans un monde différent, ... chez les Vaudois ! Mais il veut s’investir autrement, genre « prêtre ouvrier ». Il espère collaborer progressivement, avec l’aide d’amis de la région lémanique, à l’ouverture d’un établissement public afin d’être plus proche encore des gens, de ceux qui ont besoin d’une main, d’un ami.

Mais avant de te quitter Vincent, je me joins à tous ceux que tu as croisés sur les chemins Versoisiens et auxquels tu as simplement souri, parlé et échangé quelques mots d’amour et d’amitié et qui te disent merci d’avoir été quelques instants leur ami. Et sache que toutes et tous, croyants ou païens, ont le cœur en peine.

Bon vent Vincent et à bientôt.
Michel

auteur : Michel Jaeggle

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