20.02.2017 par ALBB
num.266 mars 2017 p.05
50ème anniversaire de la FGC

Dans le cadre de son anniversaire, la Fédération Genevoise de Coopération (FGC), qui rassemble une soixantaine d'associations d'aide au développement, a organisé un spectacle en 2016 et édité un livre retraçant son histoire.

En 50 ans, au travers de la FGC, pas moins de 2000 projets d'aide au développement parsemés en Afrique, Asie et Amérique du Sud ont été soutenus par les communes genevoises, l'Etat et la Confédération. Ils ont en commun un souci de faire participer la population locale, gage de succès. Il est en effet inutile d'imposer des solutions conçues en Europe à des gens qui ont soif d'améliorer leurs conditions de vie en respectant leurs traditions et cultures.

En lisant l'ouvrage, on découvre que Versoix, en 1967, a participé au financement du tout premier projet, la construction d'un centre de formation pour jeunes agriculteurs à Goyang (Cameroun). Ce don modeste, dont le montant n'est d'ailleurs pas spécifié, joint aux crédits de la Ville et l'Etat de Genève, la Confédération ainsi que les communes de Chêne-Bougeries, Plan-les-Ouates et Grand-Saconnex a permis à cette école d'être créée.

La collaboration entre la FGC et le Cameroun était fixée dès le départ. La première a financé totalement les bâtiments, alors que le pays a pris en charge, dès le début, les salaires du personnel. Ce centre de formation a été inauguré officiellement en 1970. Vu son succès, le gouvernement a d'ailleurs décidé de mettre sur pied d'autres écoles sur le même modèle pédagogique.

La formation comprenait un volet d'agriculture destinée à la vente pour permettre aux familles d'avoir un revenu, mais aussi une partie vivrière afin de pouvoir se nourrir correctement. La première année, seuls des jeunes hommes célibataires étaient admis dans l'école, mais, dès la suivante, elle a été ouverte aux femmes. Notons encore que les jeunes diplômés recevaient une charrue, une paire de boeufs et des outils pour qu'ils puissent entreprendre leur activité dans de bonnes conditions dans leur village.

Pour remettre cette histoire dans son contexte, il faut rappeler que les années 60 ont été celles de la décolonisation en Afrique. A l'époque, les Européens, toutes tendances politiques confondues, étaient conscients qu'il fallait soutenir les nouveaux pays dans leur indépendance. L'ONU a même proclamé en 1961 la décennie des Nations Unies pour le développement avec pour objectif l'élimination de l'analphabétisme, la maladie et la faim et une politique de stabilité des prix des matières premières afin de permettre aux pays émergents d'avoir des budgets suffisants.

Naturellement, la Genève Internationale était un terreau idéal pour faire circuler ces idées et, vu la diaspora vivant dans la région, tisser des liens directs avec les pays ayant besoin de cette aide. De nombreuses petites associations ont été créées par des bénévoles enthousiastes. Très rapidement, elles ont réalisé que, pour mieux se faire entendre et obtenir des financements, il fallait s'allier. C'est ainsi que la Fédération Genevoise de Coopération a été fondée en décembre 1966. 50 ans plus tard, son expertise est reconnue et elle a même essaimé dans les cantons romands. Un partage des savoirs indispensable à l'heure de la mondialisation.

Pour plus d'information : fgc.ch ou "Genève, l'esprit solidaire 1966-2016" - Edition Slatkine
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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