14.11.2017 par YR
num.274 déc.2017-janv.2018 p.11
CFF : y'a-t-il un pilote dans le Regio ?

CFF : y'a-t-il un pilote dans le Regio ?

Au delà des quelques annulations qui le touchent en de rares occasions, notre train Regio Coppet-Genève cumule les ennuis : des perturbations causées par les travaux, bien sûr, mais aussi l'horaire public légèrement erroné mais jamais corrigé ; ou encore un matériel roulant parfois défaillant, remplacé en dernière minute par des wagons vétustes mal adaptés aux grandes chaleurs de l'été.

Train fantôme à dix jours d'Halloween

Vendredi 20 octobre, les voyageurs ayant souhaité emprunter le Regio de 17h32 à destination de Coppet ont eu la mauvaise surprise d'apprendre que leur carrosse ne viendra jamais les cueillir «faute de personnel».

Une annonce étonnante à double titre. Tout d'abord, puisque la ligne est en service à ce rythme d'un train par demi-heure depuis de nombreuses années, et que ses besoins en personnel ne sont guerre surprenants. À cela, évidemment, on peut aisément répondre qu'un souci peut arriver à tout le monde, à toute mécanique même bien huilée. Soit, cela s'entend.

Mais est-ce rassurant – et c'est là notre deuxième source d'étonnement – alors que les CFF s'apprêtent à doubler la cadence dudit Regio dès juin 2018 durant quelques heures le matin et le soir, et sur tout l'horaire dès décembre 2018 ? Et alors que la ligne V des TPG, de facto ligne de substitution quand le Regio est immobilisé, est destinée à ne plus desservir la gare de Genève Cornavin ?

Un incident exceptionnel

Frédéric Revaz, porte-parole des CFF pour la Suisse romande depuis 2009, a répondu à nos questions concernant cet incident ainsi que sur l'état général de la ligne Genève-Coppet.

Comme supposé plus haut, l'annulation du train était le dernier recours face à l'absence impromptue : celle d'un pilote de locomotive, faute de maladie. «Son absence étant survenue à très court terme, il n’a pas été possible d’acheminer un mécanicien immédiatement pour le remplacer (...) Toutes nos excuses à nos clients pour ces désagréments.».

Sur l'état général de la ligne, M. Revaz pointe, là encore sans surprise, les travaux comme source de perturbations régulières, rendant nécessaire « une adaptation des horaires et le remplacement de certains trains par des bus ».

Il ajoute, concernant l'augmentation de cadence, que toutes les dispositions ont été prises au niveau du personnel : «les CFF disposent de suffisamment de mécaniciens pour assurer l’exploitation ferroviaire - et suffisamment de réserves pour les imprévus. De même, nous disposons déjà du personnel nécessaire pour le passage à la cadence au quart d’heure des RER en 2018».

Tout le monde veut s'en « la V » les mains ?

C'est quant au changement de la ligne V des TPG – qui ne pourra plus servir de ligne de substitution à une potentielle panne du Regio une fois qu'elle aura adopté son nouveau parcours – que le porte-parole des CFF préfère ne pas trop s'avancer, nous recommandant de contacter directement l'établissement de droit public genevois.

Cette prudence quant à l'avenir de la ligne V n'est pas nouvelle : en mai de cette année, lors d'une conférence de presse consacrée au réaménagement de la route de Suisse, un représentant des pouvoirs publics cantonaux, avait offert une non-réponse à cette question, arguant que «on n'espère pas de panne» et que la réduction du nombre de moyens de transports sur le parcours allant de Genève-Cornavin à Versoix était compensée par l'arrivée du train au quart d'heure.

Deux questions restent en suspens : Que disent les TPG à celles et ceux qui seront lésés par le changement de parcours du bus V ? Et que disent les CFF de la disparité entre l'horaire public et l'horaire graphique (réservé aux initiés) ?

La suite, nous l'espérons, au prochain numéro !

Texte et photo : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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