19.11.2018 par MG
num.284 déc.2018-janv.2019 p.10
Les conséquences de la chute d'un homme fort

 Le 17 octobre, au point presse du Conseil d'État de Genève, l'article suivant à propos de l'aéroport a été publié : Genève porte un regard critique sur la partie conceptuelle du Plan sectoriel de l'infrastructure aéronautique.
(https://www.ge.ch/document/point-presse-du-conseil-etat-du-17-octobre-2018)
Il commence par : Le Conseil d’État a répondu à une consultation du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication sur le projet de refonte de la partie stratégique du Plan sectoriel de l'infrastructure aéronautique (PSIA). Le gouvernement genevois se montre critique envers ce document, qui fixe les objectifs et les principes régissant l’aménagement des installations aéronautiques et définit le système global en indiquant l’emplacement, la fonction et les stratégies de développement de chaque aéroport. 
En le lisant, on constate que la destitution brutale de Pierre Maudet, qui n’est plus ni président du Conseil d’État, ni ministre de tutelle de l’aéroport a des effets. Durant son règne, un tel article émanant d’un Conseil d’État aurait été inimaginable. En effet, il dominait le gouvernement et a toujours glorifié l'aéroport et l’économie, sans jamais se soucier sérieusement  de l’avenir climatique de notre pays et notre planète. Pierre Maudet n’était même pas présent au point de presse.
Le 27 septembre, le GROUPEMENT DES COMMUNES DE LA RIVE DROITE DU LAC (Bellevue – Céligny – Collex-Bossy – Genthod – Grand-Saconnex – Pregny-Chambésy – Versoix) a écrit à l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) afin de réitérer sa totale insatisfaction à propos du PSIA, en particulier le désir de publier celui pour Genève aéroport avant même de définir celui pour la Suisse (la charrue avant le bœuf !).
Voici l'introduction de cette lettre :-
« Nous sommes stupéfaits de constater à quel point cette Partie conceptuelle du PSIA est en décalage - pour ne pas dire en retard - sur les questions de développement durable, particulièrement sur les défis environnementaux, territoriaux et sanitaires déjà soulevés par le Rapport 2016 sur la politique aéronautique suisse et le Rapport sur le Développement durable dans le transport aérien de 2008, mis à jour en 2015.
Le rapport de présentation du Concept (voir https://www.bazl.admin.ch/psia-participation) ne mentionne rien de neuf par rapport à l'approche déjà connue du PSIA, en tous cas concernant ce qui préoccupe les communes et associations riveraines de l’AIG.
Le timing de la révision du Concept du PSIA a de quoi laisser songeur. En effet, elle arrive après la mise en consultation de la Fiche PSIA de l’AIG, alors qu’elle devrait la précéder. »
On peut trouver des positionss similaires dans l’édition de Meyrin Ensemble de novembre 2018, qui comprend deux pages intitulées « Révision du PSIA : quel aéroport pour demain. » Il n’y a pas de doute que plusieurs communes de la rive droite, en particulier Vernier, partagent ces protestations. Alors, quelle sera la suite ? La récente décision du Tribunal fédéral, selon laquelle l’aéroport doit indemniser des propriétaires de villas à Vernier est fondamentale. Lorsque le nouveau cadastre de bruit, qui doit accompagner le PSIA, décrétera un grand nombre de parcelles inconstructibles à cause du bruit, la décision pourrait coûter des millions à l'aéroport, donc à l'Etat par ricochet.
En mi-novembre 2018 le Conseil fédéral vient d’approuver le nouveau Plan sectoriel de l'infrastructure aéronautique. Un examen en profondeur révèle que malgré toutes les oppositions il y a le minimum absolu de changements depuis la version précédente (novembre 2017). Autrement dit, le conseil fédéral considère que l’aéroport doit continuer à développer le bénéfice des compagnies d’aviation malgré les effets négatifs apportés aux riverains genevois.

auteur : Mike Gérard

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