Remerciements à Alain Riat
La MMV lors de son concert annuel 2019
Sidonie Bougamont et Galina Favereau
Sidonie Bougamont, Brigitte Siddiqui, Galina Favereau
Martine de Boisjolly, Claude Régimbald et Patricia Giannetti
14.01.2020 par LR
num.295 février 2020 p.15
Entre deux portes musicales

2019 a fermé ses portes nous laissant dans le souvenir deux magnifiques concerts, celui de la MMV le 24 novembre à la salle Lachenal et celui du 15 décembre à la galerie du Boléro.
Deux styles différents, mais qui ont leur importance.
Tout d’abord celui de la MMV qui nous offrait, comme chaque année à cette même période, une prestation époustouflante. Le programme plus qu’alléchant nous donnait un avant-goût des fêtes. « A Morricone Portrait » d’Ennio Morricone – « Le Fantôme de l’Opéra » de A.L. Webber – « La Folie des Grandeurs » (tiré d’un opéra) de Michel Polnareff – « Dublin pictures » - « Djindji, Djindji Bubamara » – « Bailando » d’Enrique Iglesias, sans compter deux morceaux avec le petit orchestre.
Dans ce panorama musical vif, gai, dynamique où chaque ensemble d’instruments se mettait en valeur, jouant sur des duos, des solos ou dans une unité parfaite, les mouvements, les nuances, les harmonies nous renvoyaient des images de couleurs, de danses, de chants d’oiseaux ou d’animaux en fuite, de rythmes endiablés s’essoufflant en douceur. Musique connue ou nouvelle, l’enrichissement des sonorités quelles soient de la flûte, des trompettes, du xylophone, des batteries, timbales ou grosse caisse ou simplement des clarinettes, cors, hautbois, tambourins, saxo, ou contrebasse, les effets étaient originaux, harmonieux, percutants ou mélodieux. Du charme, du plaisir, du bonheur tout au long de ce concert enivrant et enthousiasmant.

Et pourtant, une petite note de nostalgie, lorsqu’on honora le président démissionnaire Alain Riat, devenu dès lors président d’honneur de la MMV. Un long panégyrique illustrant sa vie tant professionnelle que musicale, son implication active et efficace au sein de la MMV pendant 9 ans, lui valurent maints applaudissements, reconnaissance et cadeaux. Un tout grand MERCI pour son intense activité et par là même au directeur M. Léonard Clément et à Laurent Flückiger sous-directeur ainsi qu’à tous les membres de la MMV pour leur merveilleux concert. Félicitations à tous ! Bonne chance pour l’année 2020 !


Le deuxième volet dans la suite des concerts classiques du dimanche 15 décembre fut celui du duo violon et alto dans des œuvres de Jean-Sébastien Bach, Antonio Bartolomeo Bruni et Franz Schubert. Entendre ces deux artistes internationales Sidonie Bougamont (violon) et Galina Favereau (alto) tient du talent, du rêve et du plaisir en croissance XL. L’une et l’autre, soit en duo, soit en solo ont su exprimer une valeur dynamique, enjouée avec grâce et finesse dans l’interprétation respective des Duos, Duos concertants et Der Elkönig, le roi des aunes.
Il y avait dans leur complémentarité une aisance peu commune qui déteignait sur le public. On avait envie de danser, de jouer avec elles sur la grande place de Venise, de vivre un jeu de cache-cache amusant. Toute la virtuosité de ces violonistes nous inspirait un amour pour cet instrument si exigeant. Bravo pour cette heure musicale, festive, enchanteresse, qui nous mettait déjà dans l’ambiance de Noël. Merci à toutes les deux et à Brigitte Siddiqui qui trouve toujours de merveilleux artistes pour notre bonheur.

 

Et d’autres portes s’ouvrent ! Celles de l’année 2020 et de plus en « fanfare ». Nous offrir ce dimanche 12 janvier un trio d’artistes professionnels composé de Claude Régimbald (flûte), Martine de Boisjolly (violon) et de Patricia Giannetti (alto) pour interpréter des œuvres de Jean-Sébastien Bach, sonate en la mineur BWV 1013 pour flûte seule, Ignace Joseph Pleyel, Duo en do majeur opus 69 n° 1 pour violon et alto et Ludwig van Beethoven, Sérénade en ré majeur opus 25 pour flûte, violon et alto, c’est déjà nous apporter de la lumière.
Dans chacune des oeuvres, les artistes exprimaient tout leur talent de musicien chevronné, jouant sur les nuances vives, joyeuses, expressives, un véritable sourire à la vie.
En début du concert, Claude Régimbald, pétillant, nous donna quelques explications sur ce qu’ils allaient jouer. Dans les 4 mouvements de la sonate de Bach (Allemande, Corrente, Sarabande, Bourrée anglaise) c’est un aperçu brillant, haut en couleurs dans ces compositions si dansantes, sautillantes et harmonieuses. (Il y en a des doubles ou triples croches, aux tempos rapides, voire époustouflants !) Les sonorités imagées de la flûte, les harmonies que l’on a ressenties badines, tant chantantes que méditatives (sarabande) nous ont ouvert l’âme de Bach.
Quand aux deux violonistes remarquables, elles nous ont fait découvrir Ignace Pleyel, compositeur autrichien, élève de Haydn. Fondateur de nombreuses salles de musique, dont une célèbre à Paris, il nous laisse d’importantes éditions de ses œuvres musicales dont ce Duo en do majeur. La complémentarité excellente entre ces deux artistes nous livrait un charme très expressif dans le dialogue permanent, ouvragé, tantôt chantant, tantôt méditatif, tantôt exaltant en solo ou en duo. Le thème récurrent du rondo nous laissait une joie savoureuse au fond du cœur.
Les sept mouvements de la Sérénade de Beethoven, rendant hommage aux 250 ans de sa naissance, joués par le trio, nous enchantèrent à merveille. Ecrit à 31 ans, cette œuvre nous reflète toute la gaieté et la joie de vivre du jeune compositeur héritier de Mozart. On ressent cette influence si bien comprise par les interprètes. Variée, enjouée, rapide, amusante, la musique prend ses lettres de noblesse sous les aigus de la flûte survolant la dynamique des violons, tel des gazouillis d’oiseaux, ou dans un autre registre (Adagio) le thème plus grave ressemble à des chants de la montagne lancés au loin par le pâtre solitaire. Mais revenons à la vie, car notre trio sympathique termine ce concert par la fougue exubérante du compositeur. Virtuosité, technicité, nuances expressives tous les ingrédients étaient réunis pour honorer Beethoven et nous enchanter.
Et que dire du Bis dans les Variations sur le thème « La ci darem la mano » tiré de l’opéra Don Giovanni de Mozart. C’était l’apothéose, la merveille, le sublime, dans un mouvement encore de gaieté et de bonheur. Voilà de quoi repartir sur un bon pied en 2020.
Un tout grand merci à ces artistes sympathiques qui nous offrirent une heure musicale radieuse. Au plaisir de les revoir !
Lucette Robyr

Photos : LR et BS
 

auteur : Lucette Robyr

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