du sam. 25 janv. au dim. 22 mars 2020 par JG
num.296 mars 2020 p.17
La rose et son prince

C’est au son de La Petite Musique de nuit de Mozart, que les premiers visiteurs ont pu découvrir ce samedi 25 janvier la nouvelle exposition du Boléro dédiée à Consuelo et Antoine de Saint Exupéry. Les murs de la galerie se parent de souvenirs et d’objets ayant appartenus à ce couple mythique le temps d’une rétrospective parmi les étoiles, à la découverte de la rose du Petit Prince.

Vernissage et ressouvenir
« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. »
C’est sur cette citation d’Antoine de Saint Exupéry que Monsieur Lambert, maire de Versoix, ouvre l’exposition, La Rose et son Prince. Le titre est évocateur et annonce sans tarder l’originalité de cet évènement si longtemps rêvé à la galerie : « Une nouvelle facette de cette gloire de la littérature française, cet écrivain pilote que nous connaissons tous, par l’histoire de sa vie de couple, par son épouse qui est, ici plus que jamais, mise en avant. » explique Monsieur Lambert.

Madame Martine Martinez Fructuoso, légataire universelle de la succession Consuelo de Saint Exupéry, prend ensuite la parole pour nous rappeler la vie tumultueuse des deux artistes. « Consuelo disait : être la femme d’un pilote c’est une vocation, être la femme d’un écrivain c’est un sacerdoce ! »
Malgré les orages qui troublèrent parfois le ciel du couple, Consuelo n’a jamais cessé d’être dévouée à son mari, même après sa disparition, en préservant des archives et des souvenirs et en rendant hommage à Antoine jusqu’à sa mort. « Tu deviens responsable de ce que tu as apprivoisé » nous remémore Madame Martinez. Et cette exposition cherche justement à mettre en valeurs ces objets ramenées des malles d’Amérique.

« Consuelo ressuscitée de tous les effacements, de tous les oublis, ramenée enfin à la lumière avec ses défauts, ses qualités, sa beauté, sa modernité et son intelligence de poète. L’héroïne du Petit Prince, c’est elle, la rose à laquelle Saint Exupéry reviendra. » Le biographe Alain Vircondelet exprime avec poésie la volonté des commissaires de l’événement.
« L’exposition n’a d’autres ambitions que de faire connaître ce lien et de rendre ainsi Saint Exupéry à sa belle humanité. »

L’exposition

Des lunettes, des portraits, et des malles aux souvenirs emportent le visiteur dans l’histoire de Consuelo et Antoine. Les documents présentés ici pour la toute première fois sont autant de petites touches de leurs vies entremêlées, « ce n’est qu’une part que ce que Consuelo elle-même a pris soin de conserver pour éclairer des pans entiers de leurs deux existences mais aussi pour expliquer et mieux comprendre l’histoire littéraire de cette époque. Il était temps de donner à voir au public ces archives et ces documents qui restituent ce que ce couple de légende a pu vivre. » commente Alain Vircondelet.
L’exposition propose un voyage en neuf escales où se dévoile « le petit volcan d’El Salvador ». Elle est la rose du Petit Prince mais aussi une artiste accomplie qui côtoient le Tout-Paris et les surréalistes. Elle peint et réalise en 1934 un autoportrait dont la figure rappelle immédiatement celle du Petit Prince. Sculptures et peintures de Consuelo sont présentées ici aux côtés des photographies réalisées par Man Ray pour lequel elle pose en 1943. Antoine disait de sa femme qu’il ne fallait pas l’aborder avec des préjugés normaux car elle avait une tendance anormale à la poésie et au rêve.
Certificat de mariage, alliance et autres lettres d’amour témoignent du lien exceptionnel entre ces personnages de légende, « Ne me perd pas, ne te perd pas » écrivit Consuelo à son cher Antoine. L’évocation du pilote et de la poète laisse un agréable sentiment de tendresse, d’aquarelles pastelles et d’astéroïdes à découvrir jusqu’au 22 mars à la galerie du Boléro.

auteur : Julie Gobert

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