23.04.2024 par DTT
num.338 mai 2024 p.13

Le blues-rock est immortel

L’histoire des groupes genevois est parfois, voire souvent, semée d’embuches. Celles de DSD n’est de loin pas la moins originale. On vous raconte.

Comme leur patronyme le laisse supposer, Gianni et Renato Di Paolo sont frères. Le premier, l’ainé, est batteur et le second chante et joue de la basse. Ensemble ou séparément, ils écument les scènes genevoises et d’ailleurs depuis plus de 40 ans. Leur fraternité sanguine en fait d’ailleurs l’une des sections rythmiques les plus redoutables de la région.

A la fin des années 90, alors que Renato habite Versoix avec sa famille, les deux frangins décident de monter un trio blues-rock en s’associant au guitariste Yves Staubitz, une pointure dans le domaine. Les premières répétitions débutent, de chouettes compositions sont créées et la mayonnaise prend immédiatement. Tout va très vite et le trio, simplement nommé DSD, entre en studio pour enregistrer un album très prometteur.

A peine les séances terminées que tout se casse la figure. Tant Gianni que Renato ont leur vie chamboulée puisque l’un et l’autre voient leurs couples partir en cacahuètes et divorcent de leurs épouses respectives. Ce genre de délicate situation n’est évidemment pas idéale lorsque l’on se lance dans un projet artistique. Résultat des courses, l’aventure DSD s’arrête et les enregistrements restent sur des bandes stockées au fond d’une cave.

Il faut ainsi attendre plus de vingt ans avant que les trois pistoleros, qui ne se sont jamais perdus de vue, décident de faire renaitre DSD en se disant « pourquoi pas ? » Nous sommes au printemps 2023, les Di Paolo et Staubitz remettent le couvert, répètent, s’offrent un petit concert d’échauffement et décident de retourner en studio.

Le résultat est là, un CD sept titres, baptisé « MMXXIV », qui sort ces jours-ci. Mélange efficace et accrocheur de blues-rock et de rock-blues, la galette a la particularité de compter des titres chantés en français, en anglais et en italien. De quoi séduire un public multi-ethnique et amateur de choses bien faites très groovy.

L’objet DSD sera présenté officiellement lors d’un concert-vernissage le jeudi 23 mai prochain au BAG, rue de la Servette. En attendant un gig aux Caves de Versoix ?

DTT

 

auteur : Didier Tischler Taillard