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14.10.2025 par LR
num.353 novembre 2025 p.16
Un duo parfait

Dans le cadre des concerts classiques du dimanche aux Caves de Versoix, nous avons assisté à une séance musicale où deux artistes : Mme Kristina Annmukhamedova, piano et M. Dimitry Shameev, violoncelle, ont interprété des œuvres de Tchaïkovski (1840 – 1893), Rachmaninov (1873 - 1943) et Brahms (1833 – 1897).
Ce fut un moment intéressant de connaître cet accord parfait entre la pianiste au toucher délicat, tout en finesse, et le violoncelle beaucoup plus sonore et vif. Dans les trois mouvements de la Sonate en mi mineur, on a pu relever toutes les nuances et la virtuosité de chacun, aussi bien dans les harmonies graves ou des mélodies plus aigües et la profonde osmose entre les deux. Le jeu est subtil, les harmonies s’enrôlent exprimant sensibilité, les tempos bien extériorisés. On se mettait à l’écoute et l’on ressentait chaque mouvement avec la délicatesse du piano et le flamboiement du violoncelle. Jeu de notes sautillantes (Allegro presto) tel un feu d’artifice qui se prolonge dans le 3ème mouvement avec vivacité, intensité où les mélodies sont mises en exergue tant les deux instruments exploitent toutes les ressources dont ils disposent pour nous accorder un très beau final.
Dans la Vocalise op 34 n° 14 de Rachmaninov (dernière pièce des Romances op 34) composée en 1915 pour la voix mais sans paroles, la pianiste exprime tout son art de délicatesse survolant presque le violoncelle, mais avec des envolées presque lyriques ou nostalgiques. On se croirait dans la plénitude d’une soirée d’été au clair de lune. Même le violoncelle exprimait douceur, nuances, intériorité. Magnifique page musicale !
Passons à la « Méditation » opus 72 n°5 de Tchaïkovski, pièce écrite la même année que son décès. Plusieurs petits morceaux évoquant un lieu cher, nous transportent aussi bien dans les différents mouvements dans un capriccioso, voire un andante qui transforment la vie en gaieté ou en l’occurrence ce qu’il y a de plus profond au fond de lui-même. Cette richesse s’est ressentie tout au long des différents tempos, des jeux de douceur ou de fortissimo ou des envolées intenses presque lyriques, on simplement une cavalcade de notes brillantes (violoncelle) qui montre une excellente virtuosité dans la technicité de cette œuvre où tempos, nuances sont mélangés passant du grave à l’aigu et vice-versa. Ces harmonies sublimées nous ont offert un magnifique final féérique. Merci à ces deux brillants artistes et à Brigitte Siddiqui notre programmatrice.
Lucette Robyr
 

auteur : Lucette Robyr

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