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14.08.2022 par ALBB
num.321 septembre 2022 p.19
Laurence Deonna et les femmes photographes

 Le dimanche 17 juillet, dans le cadre de l'exposition "Voyages en humanité" du Boléro, une table ronde a eu lieu avec le thème "Laurence Deonna et les femmes photographes". Les aléas de santé n'ont pas permis à Laurence Deonna d'y participer, aussi une amie proche, Estelle Gitta, l'y a représentée.

Etre une femme pour devenir photographe, une chance ou un désavantage ? Telle était le thème de la discussion lancé par Olivier Delhoume.

Estelle Gitta a évoqué une anecdote survenue à Laurence lorsqu'elle devait se rendre en Iran pour un reportage. Elle a rempli les formulaires pour le visa et l'a obtenu ... sur une erreur puisque son prénom, en anglais, est masculin. Arrivée à Téhéran, on l'a assise et fait attendre un bon moment ... avant de réaliser que le visa promis lui était attribué. Autant dire que ce sésame ne lui aurait pas été attribué si les autorités avaient su qui elle était. Elle a donc pu remplir sa mission.

Pour Aline Kundig, être une femme est plutôt une chance pour approcher le public, spécialement dans le monde politique. C'est également un avantage lorsqu'on désire prendre des nus ou des portraits plus intimistes. Elle a évoqué l'exemple de son mandat auprès des femmes battues avec lesquelles elle a pu entrer en contact avec bienveillance et la photo d'elle avec Nicolas Sarkozy qui l'a volontiers accueillie.

Laurence Halff aurait rêvé d'être photographe et n'a atteint ce but que sur le tard, toutefois avec délectation. S'agissant d'une activité indépendante, elle peut se permettre le luxe du temps si précieux pour entrer en contact lorsqu'on voyage. C'est ainsi qu'elle a pu partager la vie de nomades et tisser des liens de confiance suffisants pour immortaliser des moments usuellement interdits au public. Etre une femme a certainement été un atout dans ce cas-là.

Nora Rupp constate qu'il est difficile pour une femme de se faire une place dans ce monde d'hommes, ne serait que parce que la carrière est entrecoupée par la maternité. La société n'est pas favorable aux femmes, quelle que soit la profession envisagée. Elles doivent se battre plus pour obtenir un statut semblable. Elle espère qu'un monde plus égalitaire se réalise et pour ce faire il y aura besoin d'espace.

Cette table ronde, animée avec doigté par Olivier Delhoume, n'a pas rencontré un grand public, effet canicule couplée à des soucis du LémanExpress. Toutefois, l'atmosphère était emplie de bienveillance et de respect entre Estelle Gitta, Aline Kundig, Laurence Halff , Nora Rupp et l'assemblée.

Photos : Carla da Silva

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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