Depuis 2008, la compagnie aérienne allemande Lufthansa assurait des vols entre Genève et ses deux aéroports Hubs, Francfort et Munich. Selon le suivi des vols de l'ARAG, la première arrivée de Francfort le 19 mars 2008, opérée par Lufthansa CityLine a utilisé un Avro RJ-85 à 4 réacteurs, construit en 1995 par British Aerospace. Depuis lors, à l'exception de deux événements extérieurs (l'éruption volcanique islandaise et le COVID), ces destinations ont été desservies presque quotidiennement. Au début, tous les avions étaient immatriculés en Allemagne. Depuis, Lufthansa a créé des filiales, notamment Air Dolomiti, une compagnie régionale italienne qu'elle détient à 100%.
Au début de cette année, Lufthansa et Air Dolomiti assuraient toutes deux des liaisons pour Francfort et Munich. Depuis le début de l'horaire d'été 2025, le 30 mars, ces vols ont disparu au profit de la compagnie Swiss qui dessert désormais seule ces deux aéroports. Cette décision a eu un effet secondaire bienvenu : ce sont des avions modernes et moins bruyants (classe de bruit 5) qui assurent le service. D'autres villes allemandes sont desservies par Swiss, ainsi que par Eurowings et easyJet.
Il semble donc que la longue période des opérations de Lufthansa Genève vers Francfort et Munich soit terminée. Ce fait est confirmé sur la liste des vols du site de l'aéroport de Genève qui ne les ne mentionne plus.
Est-ce une nouvelle ère qui commence ? Eurostar détient le monopole de l'exploitation des services ferroviaires de passagers à travers le tunnel sous la Manche depuis son ouverture en 1994, soit trois décennies.
Au début du mois de mai, dans le cadre de la volonté d'améliorer la participation de la Suisse aux réseaux ferroviaires européens à grande vitesse, le ministre suisse des transports et son homologue britannique se sont rencontrés à la gare de Londres St Pancras. Pour en citer le résultat, voici une enquête de ChatGPT :
"Le 10 mai 2025, les gouvernements suisse et britannique ont signé un protocole d'accord pour faciliter le développement de ces services via le tunnel sous la Manche. Cette initiative vise à répondre à la demande croissante de voyages ferroviaires durables sur de longues distances en Europe et à offrir une alternative compétitive au transport aérien".
La bonne nouvelle est que cette nouvelle liaison en train ne durera que 5 heures, alors qu'à partir de Genève via Paris, il faut passer de la gare de Lyon à celle du Nord (une correspondance qui n'est pas toujours rapide !). Malheureusement, les délais pour la concrétisation sont longs : le conseiller fédéral Albert Rösti estime que le service pourra être mis en place d'ici cinq à dix ans.
D'autres entreprises, qui souhaitent des liaisons directes avec le Royaume-Uni, sont plus optimistes. Selon un article du journal britannique The Times, les chemins de fer italiens ont annoncé leur intention de faire passer des trains par le tunnel sous la Manche, dont la capacité est suffisante. La personnalité bien connue Sir Richard Branson et sa compagnie ferroviaire Virgin Trains ont également une proposition, tandis que Gemini, une start-up présidée par l'homme politique travailliste Lord Berkeley, veut relier Londres à Paris et Bruxelles. En Espagne, il y a une start-up appelée Evolyn, tandis que les Pays-Bas ont une start-up sterling appelée Heuro. Toutes ces entreprises ne veulent pas forcément venir à Genève, mais toutes entrevoient des possibilités une fois que le monopole de l'Eurostar aura pris fin. Bon nombre d'entre elles envisagent des trains d'ici à 2030.
Sera-ce le début d'une ère de réseaux de trains à grande vitesse à bas prix dans toute l'Europe (y compris la Suisse) ?