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23.05.2025 par MM
num.349 juin 2025 p.03
On fête : 30 ans de la découverte des exoplanètes

C’est en 1995 lors d’une conférence à Florence que les deux chercheurs genevois au Département d’astronomie de la Faculté des sciences, Michel Mayor et Didier Queloz, annoncent la découverte de 51 Pegasi b, la première exoplanète identifiée orbitant autour d’une étoile semblable au Soleil. Classée parmi les « Jupiters chaudes », cette géante gazeuse, située à 51 années-lumière, a été repérée grâce à la méthode de la vitesse radiale, via le spectrographe Élodie, installé à l’observatoire de Haute-Provence. La planète elle-même nous étant invisible, ce n’est qu’indirectement qu’ils ont pu la repérer, en détectant les mouvements produits par ses effets gravitationnels sur son étoile, qui signalent sa présence. La preuve qu'il existe d'autres planètes que celles du système solaire dans l'Univers, bouleverse entre autre la vision que nous avons de notre place au sein de celui-ci. Depuis se déroule une véritable quête aux exoplanètes, en confirmant aujourd’hui plus de 7 000. À l'occasion du 30e anniversaire de cette découverte, l’Université de Genève a organisé deux événements pour célébrer cette avancée scientifique majeure et explorer ces mondes fascinants.

« En quête d’autres mondes », tel est le titre de la conférence présentée le 7 mai dernier à Uni Dufour par les professeur-es Michel Mayor, Prix Nobel de physique 2019 ; Francesco Pepe, directeur du Département d’astronomie; Monika Lendl, chargée de la mission spatiale CHEOPS et Émeline Bolmont, directrice du Centre pour la vie dans l’Univers. Lors de cette soirée, les quatre spécialistes ont mis en lumière les avancées majeures dans l’étude des exoplanètes, de leur découverte à la recherche de la vie ailleurs dans l’Univers. De plus, depuis le 2 mai, le quai Wilson accueille une exposition visant à prendre le contre-pied des représentations trop réalistes d’exoplanètes apparaissant généralement dans les médias. En effet, les exoplanètes sont trop petites, trop proches de leurs étoiles et situées bien trop loin pour être clairement distinguées et photographiées. On dispose donc uniquement d’images de synthèse, parfois si réalistes qu’on les différencie difficilement d’une véritable photographie. Remettant l’imaginaire à l’honneur, l’exposition s’appuie sur des résultats et projets scientifiques récents, en ajoutant dune touche de science-fiction, de fantastique, de poésie ou de folie, fruits d’un dialogue entre les astronomes du Département d’astronomie de l’UNIGE et des artistes de bande dessinée, tels que Bajram, Schuiten, Peeters et Manchu, ainsi que des étudiant·es de l’École supérieure de bande dessinée d’illustration (ESBDi), dans le but de surprendre, d’impliquer le spectateur et de susciter une émotion, tout en levant l’ambiguïté sur la nature de ces images.

Pour tous ceux qui ont raté cette passionnante soirée de conférences, rendez-vous sur la chaîne Youtube de l’Université de Genève (UNIGE) pour la visionner: « En quête d’autres mondes » (https://www.youtube.com/watch?v=Fk5sBQs8pOA). Et n’oubliez pas, plus que quelques jours, jusqu’au 2 juin, pour profiter d’une promenade instructive et rêveuse sur le quai Wilson !

auteur : Maria Mehdi

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Cette prouesse technologique, longtemps jugée impossible, marque un tournant dans l’histoire de l’astrophysique, valant à Didier Queloz et Michel Mayor le Prix Nobel de physique en 2019 © UNIGE