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18.06.2025 par ro
num.350 juillet-août 2025 p.06
Le Derby des Bois ou l’art du tag forestier

Chaque année, le Derby des Bois attire son lot de coureurs motivés dans la belle forêt de Versoix. Une bonne initiative sur le papier : sport, nature, convivialité… sauf que cette année, les organisateurs semblent avoir confondu course populaire et séance de graffiti sauvage.

Sur une partie du parcours, plutôt que d’utiliser des fanions, rubans biodégradables ou piquets temporaires — comme le font pourtant la plupart des courses respectueuses de leur environnement — ils ont visiblement opté pour la méthode “vite fait, mal fait” : de grosses flèches orange fluo au spray directement bombées sur les troncs d’arbres. Pratique ? Sans doute. Discret ? Pas vraiment. Respectueux de la forêt ? On repassera.

Rappelons que la peinture en bombe n’est pas exactement soluble dans l’air printanier. Ces tags criards restent aujourd’hui bien visibles, plus de trois mois après la course, offrant aux promeneurs et joggeurs du coin — dont je fais partie — un balisage tapageur permanent, comme des cicatrices laissées par une organisation un peu trop pressée de marquer son passage, mais peu soucieuse de l’effacer ensuite.

La forêt n’a rien demandé à personne. Elle offre déjà généreusement ses sentiers, son ombre et son oxygène. Le minimum serait de ne pas la transformer en tableau de street art forestier, les pilliers de l'autoroute sont déjà là pour cela. L’an prochain, chers organisateurs, pensez peut-être à troquer vos bombes de peinture contre un peu de bon sens. Ça pèse moins lourd dans le sac, et ça s’efface à la fin de la journée.

 

Un joggeur anonyme

auteur : rédacteur occasionnel

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