La véritable histoire du Far West
7. Fort Alamo de Mathieu Gabella (scénario) et Paolo Martinello (dessin) chez Glénat/Fayard, 46 pages.

Nous avons déjà évoqué à deux reprises (voir VR 326 et 343) l’excellente série consacrée à "La véritable histoire du Far West" par les éditions Glénat. Un 7ème volume consacré à " Fort Alamo" est paru le mois dernier. Les treize jours du siège de Fort Alamo sont restés gravés dans la mémoire collective des Américains par le personnage de Davy Crockett, popularisé par Walt Disney à travers le grand succès d’une série télévisée et de deux longs métrages en 1954 et 1955.

Extrêmement bien documentés par l’historien Farid Ameur, spécialiste de l’Histoire des États-Unis, les auteurs Mathieu Gabella, Ronan Toulhoat et Paolo Martinello nous entraînent, au son du canon, dans un récit haletant et sanglant où s’entremêlent passion, politique et violence. Ce récit offre une vision plus réaliste du drame que le cinéma.

Le Mexique, indépendant de l’Espagne depuis 1821, faute de ressources suffisantes pour mettre en valeur ses territoires situés au nord du Rio Grande, a fait le choix d’ouvrir le Texas à la colonisation étrangère. Plus de trente mille colons américains s’installent ainsi à demeure dans ce nouvel Eldorado, faisant peu de cas de l’autorité lointaine et instable de Mexico. Les « Anglos », comme on les surnomme, font valoir le droit à l’autodétermination et résistent à un pouvoir de plus en plus centralisateur. À l’automne 1835, les graines de la rébellion sont semées et enclenchent une lutte pour l’indépendance. Pour défendre l’intégrité de son pays, le général Santa Anna prend la tête d’un puissant corps expéditionnaire pour anéantir cette insurrection qui, sans gouvernement légal sans armée et sans argent paraît facilement maîtrisable. Contre toute attente, les Texans prennent la décision de défendre la ville de San Antonio qui est d’une grande valeur stratégique en raison de sa position avancée. Sous les ordres du lieutenant-colonel William Travis, de l’aventurier Jim Bowie et du célèbre Davy Crockett, près de 160 hommes se retranchent derrière les murs délabrés et hâtivement fortifiés de l’Alamo, une vieille mission franciscaine. Le 24 février 1836, l’arrivée des troupes mexicaines, plus de dix fois supérieures en nombre, prend totalement au dépourvu la garnison…

L’histoire de ce siège avait déjà fait l’objet d’une adaptation en BD en 1984 par Jack Jackson (1941-2006). Cette nouvelle version s’attache à mieux faire connaître la mentalité texane et les enjeux qui motivent les deux camps. Paolo Martinello, qui fait partie des dessinateurs italiens de la série Dylan Dog, est assisté ici par Angela Fato et réussit particulièrement bien à illustrer les scènes épiques.
 
Tête de Chien
1. Livre 3 de Vincent Brugeas (scénario) et Ronan Toulhoat (dessin) chez Dargaud, 132 pages.

Comme nous l’avions indiqué dans le VR n° 330, ce nouveau volume de « Tête de chien » devrait être le dernier de cette trilogie, déjà complétée par deux courts récits hors-série en tirage limité.

Dans cette série pleine de rebondissements et d'humour, nous continuons à suivre les péripéties d’un trio de jeunes héros, selon un scénario toujours brillamment chapitré par Vincent Brugeas, restitué par le dessin flamboyant parfaitement maitrisé de Ronan Toulhoat et des couleurs éclatantes de Yoann Guillo. Finis les tournois, place à la traque, au siège et aux révélations familiales fracassantes. C’est une plongée brutale dans la vraie chevalerie, bien loin des récits romantiques : un monde de boue, de sang et de luttes de pouvoir. Un récit qui nous met dans la peau des personnages avec un découpage souvent audacieux. Une fresque qui mêle acier et émotions avec un dernier acte qui entrelace trahison, vengeance et résistance intérieure.

C’est la fin de la quête pour Jehan, une jeune femme travestie en homme, et ses compagnons. Le château de son père n’est plus qu’à quelques lieues. Pour nos héros, l’heure de la séparation est venue. Lancelin et Maïeul, son écuyer, doivent rentrer chez eux, le cœur lourd. Et, depuis des semaines, Gaucher de Joigny et ses compagnons n’attendaient que cela : que leurs ennemis se divisent afin de les battre les uns après les autres. Ainsi, alors que Lancelin et Maïeul viennent de quitter nos héros, les hommes de Gaucher passent à l’attaque. Le félon entend bien se venger du chevalier Noirci qui lui a fait tant de mal. Cependant, le courage et la ruse de Lancelin change la donne. Bientôt, Josselin et Jehan, prévenus par Maïeul, récupèrent un Lancelin grièvement blessé. Gaucher, lui, n’a pas abdiqué. Il s’est trouvé un nouvel allié de circonstance, un brigand qui se prétend chevalier, sous le nom de Renart. Avec son aide, il traque nos héros sans relâche. Jehan, consciente que le château est encore trop loin, envoie Paulin, son écuyer, et Maïeul chercher du renfort et prévenir son père, tandis qu’elle et Josselin transportent un Lancelin moribond au « Nid d’aigle », la demeure toute proche d’un oncle misanthrope qu’elle n’a jamais vu… Une rencontre qui pourrait bien changer sa vie.