16.02.2021 par YR
num.306 mars 2021 p.10
Journalisme et politique communale : une atmosphère parfois tendue

(Suite de l'édito en page 1)

Au delà des reculs "strucurels" relatés en édito, nous avons également pu remarquer l'accroissement de retours négatifs voir ouvertement hostiles aux questions que nous avons fait parvenir au personnel politique versoisien, sollicité pour recueillir leurs réponses et leurs commentaires. Certains nous ont reproché de ne pas poser les bonnes questions, tandis que d'autres ont réprouvé le cadre dans lequel nous les avons contactés.

On ou Off ?

Au centre de ces profonds désaccords, bien souvent, se trouve le fait que nous avertissions les récipiendaires de nos questions que leurs réponses éventuelles seront considérées comme « On the record », c'est-à-dire qu'elles pourront être utilisées pour être publiées dans un article futur. Certains ont argué qu'il s'agirait-là d'un abus grossier.

Il n'en est rien. Le « On the record » est la situation par défaut, et notre formulation standard ne fait qu'informer de cet état de fait toute personne n'ayant pas l'habitude de prendre la parole auprès des médias, par souci de fair play. Plus d'un, pourtant, a pris la mouche.

À l'opposé du « On », toute déclaration sous couvert d'anonymat (dite « Off the record ») doit en outre se précéder d'un accord mutuel entre le journaliste et sa source ; sinon, n'importe qui pourrait dire n'importe quoi, puis se cacher derrière en clamant le off.

Qui à le droit (de se relire avant publication) ?

De même, malgré un nombre grandissant de demandes ces derniers mois, nous n'accordons pas de possibilité de relecture pré-publication aux personnes que nous sollicitons, sauf dans le cas d'une interview réalisée à l'oral, et ce, pour pallier à toute erreur de transcription. Qu'on se le dise : nous n'avons ni pour but, ni pour habitude de déformer les déclarations de celles et ceux qui nous répondent.

L'erreur est humaine, et le présent journal est rédigé (jusqu'à preuve du contraire !) par des humains. Aussi, en cas d'erreur ou de désaccord, nos colonnes sont grandes ouvertes pour tout droit de réponse. Nous nous tenons prêts à assumer nos maladresses, à nous expliquer et nous excuser, si et quand maladresse il y a.

Ni partenaire, ni adversaire

Il est de notre conviction que la presse ne doit être ni partenaire, ni adversaire du monde politique. Dans une petite ville comme Versoix, c'est évidemment un exercice périlleux, tant « tout le monde » politique et périphérique (administratif, journalistique, etc.) vient vite à se reconnaître et se fréquenter dans les mêmes lieux, par la nécessité de leurs responsabilités respectives.

Si nous regrettons les frictions de ces derniers mois, elles ne nous font pas dévier d'un iota. Oui, nous haussons de multiples sourcils face aux reculs quant à l'organisation des séances publiques du Conseil municipal depuis le début de la crise du COVID, et l'entrée en vigueur de son nouveau réglement. Oui, nous regrettons des mots parfois menaçants que nous avons pu recevoir.

De notre point de vue, cette situation n'est pas catastrophique. Cela dit, elle s'est notablement agravée depuis quelques mois. C'est pourquoi il nous a paru important de vous en informer.

Texte : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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