Ce printemps, la paroisse "Mies-Versoix" de l'Eglise Evangélique Libre de Genève a engagé un nouveau pasteur. Venant de la région de Fribourg, il s’est installé récemment dans les environs avec sa famille. Pour vous permettre de faire un peu connaissance avec Stéphane Klopfenstein, nous avons choisi le mode "interview" :
- Stéphane, je sais que tu n'as pas toujours été pasteur. Peux-tu nous dire en quelques mots quels ont été tes motivations et les temps forts de ce changement d'orientation ?
- Effectivement, je suis un « jeune » pasteur ayant toutefois une expérience professionnelle en tant qu’ingénieur agronome de près de 25 ans dans le domaine de la gestion d’organisations d’élevage. J’ai quitté mon dernier poste en 2019 après plus de 10 ans à la tête de la Fédération suisse d’élevage de chevaux Franches-montagnes à Avenches. Pourquoi ce revirement ? En 2017, j’ai senti le besoin de me poser des questions sur mon avenir professionnel, raison pour laquelle j’ai fait un bilan de compétence personnalisé. Ce bilan s’est terminé par une question défiante que m’a posée la personne qui m’acompagnait : « Et si un service pour l’Eglise n'était pas le chemin pour la suite ? » Cette question m’a supris et en même temps a réveillé quelque chose en moi qui répondait, d’une part à des dons que j’avais, et, d’autre part à ce que je n’avais pas encore pu pleinement réaliser jusque-là dans ma vie. Après réflexion, discussion avec mon épouse et nos trois enfants, et prière, j’ai pris la décision de quitter mon travail pour me lancer dans cette aventure, qui a débuté par une formation théologique que j’ai terminée par l’obtention d’un master en début 2021.
- La paroisse t'a proposé un poste à mi-temps car tu conserves un autre poste en complément. Peux-tu nous en parler ?
- En effet, j’ai le plaisir aujourd’hui de pouvoir être au service de l’Eglise, d’une part en tant que directeur adjoint du Réseau Evangélique Suisse (RES) qui a son siège à Genève et d’autre part en tant que pasteur de la paroisse de l’EELG à Versoix où je suis engagé depuis le 1er avril dernier. Ces deux engagements me conviennent parfaitement et sont très complémentaires. Au niveau de la paroisse, je suis confronté au travail de terrain d’une église dans toutes ses dimensions, alors qu’au niveau du RES, mon travail est plus global en faveur des églises évangéliques de Suisse romande.
- Avec le conseil de paroisse et les membres, il y a certainement un certain nombre d'objectifs prioritaires qui ont été définis, dans une vision pour l'avenir de l'assemblée. Quels sont-ils ?
- Effectivement. Dans un premier temps, l’objectif qu’on s’est fixé est que je fasse connaissance de la paroisse, de son fonctionnement, de ses personnes, de son histoire. Ensuite, il est aussi prévu de travailler sur la vision de la paroisse, mais pour cela, j’ai à cœur de le faire de manière participative. Une retraite début octobre avec tous les responsables de groupes contribuera à cet objectif. Mon rôle est de travailler avec tout le monde dans une attitude de service et en recherchant ce que Dieu souhaite pour notre paroissse. Finalement, nous nous sommes entendus avec le Conseil pour que je mette aussi un accent sur le travail intergénérationnel. Ce point me tient particulièrement à cœur. La société a tendance à séparer les générations mais je suis convaincu que l’Eglise peut contribuer à permetre aux générations de vivre ensemble, de collaborer, d’être un lieu où les plus âgées transmettent non seulement la foi en Dieu, mais aussi leur expérience et leurs encouragements aux plus jeunes. Au-delà du travail d’enseignement et de soutien spirituel, mon rôle est aussi de permettre aux personnes qui fréquentent la paroisse d’exprimer leurs dons à travers les activités de l’église, comme par exemple à travers la musique et le chant. Je cite cet exemple car je suis moi-même pianiste et chanteur actif depuis de nombreuses années dans la louange en église.
- Et puis la paroisse participe à la vie de Versoix. Comment conçois-tu cette participation et les relations avec les autres communautés ?
- Une paroisse ne fonctionne pas en vase clos, mais doit effectivement être en contact avec la population où elle se situe et aussi avec les autres églises. L’action sociale de la paroisse de Versoix, notamment en faveur des populations défavorisées du quartier de la Pelotière, me plaît beaucoup et j’ai à cœur non seulement que cela se poursuive mais se développe. En tant que pasteur, mais plus généralement en tant que chrétien, je suis touché par l’amour de Dieu et mon souhait est que je puisse à mon tour aimer mon prochain par des actes concrets et bienveillants. Concernant la collaboration avec les autres églises de Versoix, nous avons des différences, mais je les considère comme une belle diversité qui nous invite à agir ensemble dans le cadre de projets oecuméniques. Je sais qu’il y a eu des célébrations communes dans le passé, notamment lors de la commémoration des 500 ans de la Réforme, et je souhaiterais que cela puisse à nouveau avoir lieu, peut-être de manière régulière. J’ai déjà rencontré le pasteur de l’Eglise protestante et le prêtre de l’Eglise catholique et je devrais bientôt rencontrer également des prêtres orthodoxes. Les contacts se mettent en place et je me réjouis de cette collaboration. Au-delà de nos efforts, n’oublions toutefois jamais que c’est Dieu qui construit l’Eglise, qui est Son Eglise.
Merci beaucoup, Stéphane, pour ces éclairages, et bienvenue à Versoix !
Chant des montées, de Salomon.
Si une maison n’est pas construite par l’Eternel, ceux qui la construisent travaillent inutilement;
Psaumes 127.1a