Photo Berger - la piste cyclable ne partage plus le trottoir
 
23.11.2021 par ALBB
num.314 déc.2021-janv.2022 p.06
Du changement sur la Route de Suisse

Lors de la réfection de la route Suisse, toutes les normes fédérales ont été respectées scrupuleusement. Toutefois, l'étroitesse des lieux, les demandes urbanistiques telles que végétalisation, parkings, accès aux propriétés ou commerces représentaient de multiples contraintes... Durant tout le projet, de difficiles arbitrages ont dus être négociés. Le bon sens et la loi ne font pas toujours bon ménage...

Preuve en est la pléthore d'accidents qui ont eu lieu depuis la fin des travaux, particulièrement à la hauteur de l'arrêt du bus Versoix-Scie. Devant cette réalité, la Ville de Versoix a insisté pour obtenir une rapide amélioration de la situation. Cette demande, ainsi que les plaintes déposées par des victimes auprès de l'Etat, ont provoqué une remise en question officielle des aménagements. Suite à cette réflexion, le Canton a déjà édicté un arrêté urgent qui stipule que les cyclistes utiliseront désormais la voie dévolue au trafic routier sur le tronçon entre le giratoire de la Scie jusqu'à la rue de l'Industrie. La vitesse est limitée à 30 km/h pour tous les utilisateurs.

Vu que les accidents impliquant des vélos sont fréquents malgré le respect des normes officielles, l'Etat et la Commune ont a par ailleurs mandaté un expert neutre pour étudier les raisons des problèmes récurrents. Des caméras ont été posées aux points litigieux sur l'ensemble du tracé. Leurs images seront étudiées et un rapport devrait être remis à la fin de l'année. Il devra permettre d'envisager des solutions pérennes et rassurantes pour les personnes qui se déplacent à Versoix, quels que soient leurs moyens de locomotion.

Un endroit controversé est le trottoir "partagé" côté Jura entre la rampe de la Gare et la rue de l'Industrie. Le bon sens préconiserait un marquage qui rassurerait tous les usagers. Il manque un peu de largeur selon la loi pour qu'une ligne sépare visuellement piétons et cyclistes. D'autres tronçons sont également régulièrement critiqués à cause des trajectoires sinueuses pour éviter des arbres ou places de parking.

Dès les premiers accidents qui ont suivi la mise en service de la route, tant les services de la Ville que son magistrat, Cédric Lambert, ont insisté régulièrement auprès de l'Etat pour que des solutions soient trouvées avant qu'un drame ne survienne. Ces démarches étaient dûment étayées, puisque les citoyens s'adressent plus facilement à la Mairie proche qu'aux instances cantonales pour se plaindre. Il a malheureusement fallu attendre des accidents graves pour être entendu.

Les aménagements de circulation pour la mobilité douce risquent donc d'être encore modifiés prochainement. Gageons que les discussions en cours permettront d'enfin garantir la sécurité de tous les utilisateurs des lieux. N'était-ce pas justement le but des travaux pharaoniques ?

 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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