David CHEN au piano
David CHEN
Gabriel Berrebi, au piano
Gabriel Berrebi avec Brigitte Siddiqui
08.02.2022 par LR
num.316 mars 2022 p.19
Concert classique aux Caves de Versoix – 6.fev.22

Vous l’aurez deviné ! Il faut avoir un plaisir sans cesse renouvelé et le goût de la belle musique pour venir assister au concert classique mensuel du dimanche où sont présentés des artistes professionnels et des jeunes talents à l’avenir prometteur.
En ouverture d’année ce fut Ilan Zajtmann qui nous révéla une fois de plus sa virtuosité dans les œuvres de Chopin et Beethoven. Une petite merveille !
Là encore ce dimanche 6 février, ce fut encore deux jeunes talents qui nous livrèrent un fabuleux concert.
David Chen (13 ans) en préambule nous interpréta avec délicatesse, charme et sensibilité « l’Adagio cantabile et Rondo allegro de la Sonate Pathétique n° 8 op 13 » de Beethoven, et une « Sonate en ré mineur K.141 » de Scarlatti, puis la « Berceuse » de Chopin. Un vrai régal dans la légèreté, la souplesse, la fluidité dans les harmonies, l’expression dans les nuances, le fin doigté dans la technicité. Sans compter un bis « 1ère étude de Chopin » époustouflant qui nous laissa bouche bée. La musique est sienne dans tout son être.
Puis vint Gabriel Berrebi dans un autre style d’interprétation. J.S. Bach « Prélude et fugue BWV 866 en si bémol majeur » attira notre attention dans son jeu plus subtil, plus vif, plus intense. Dans la « Sonate en mi mineur op. 90 » de Beethoven, l’intensité se fait encore plus forte. On dirait que le compositeur a écrit cette œuvre selon ses coups d’humeur et cela se ressent. Autant de variations, autant de dialogues, autant de nuances. L’« Impromptu en fa mineur op. 142 n° 4 » de Schubert, c’est dans la finesse et l’agilité que se déroule ce morceau au final grandiose. Enfin se dévoile un autre chapitre musical les « Quatre Mazurkas Op. 24 » et la « Polonaise-Fantaisie op. 61 » de Chopin. Là encore dans un autre registre Gabriel Berrebi nous épate. Entre la danse, le charme, la vivacité, l’effervescence même et parfois des brins de nostalgie, l’interprète nous insuffle l’esprit de cette âme polonaise entre tendresse, chant et gaîté dans un sympathique dialogue pour terminer dans un magistral flamboiement. Debussy prit tout son éclat dans « Feux d’Artifice » et le bis qui suivit (extrait des « Estampes » du même compositeur). Les nuances sont telles que l’on vibre à chaque jaillissement et éteinte, repartant de plus belle pour nous mettre dans l’ambiance, dans une dextérité époustouflante. On fut ébloui d’un bout à l’autre de cette magnifique interprétation.
Concert magique, récital (sans aucune partition) riche en sensibilité et haute virtuosité ; l’avenir pour ces merveilleux Talents s’écrit en lettres d’or. Merci Brigitte, de nous faire découvrir cette richesse qui nous donne du peps.
Lucette Robyr

auteur : Lucette Robyr

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