17.05.2022 par LW
num.319 juin 2022 p.05 Mes découvertes : le CICR à Ecogia
Mes découvertes Connaissez vous le Centre de Formation d'Ecogia du Comité International de la Croix-Rouge ? Beaucoup de personnes de mon entourage versoisien m'ont dit « Bien sur que le CICR est à Versoix ! » Et bien moi je l'ai découvert il y a peu, lors d'une ballade de « nouvelle habitante » de Versoix. Le sigle du CICR à Versoix m'a interpellé, quelle belle enseigne dans notre commune ! J'ai voulu en savoir plus et me suis adressé à Monsieur Daniel Ernst, Responsable du centre de formation. J'ai eu beaucoup de chance que Monsieur Ernst puisse me recevoir dans ce magnifique lieu qui est Ecogia. Autour d'un café nous avons parlé de lui, du centre de formation, d'Ecogia. Monsieur Ernst, vous est le responsable du centre de formation du CICR. Quel a été votre parcours ? J'ai fait mes études à l'Ecole Hotélière de Lausanne. La vie est remplie de coincidances : mon activité dans la restauration en 1994 m'a permis de travailler avec des réfugiés originaires du Sri Lanka, pays en pleine guerre civile. Leurs récits m'ont ouvert les yeux sur la situation des ressortissants des pays en guerre. En ce moment aussi, le CICR cherchait des personnes pour prendre en charge l'administration dans certaines délégations. Mon diplôme en poche je me suis presenté et, peu après je suis parti avec le CICR au Pakistan. Le Pakistan était, à cette époque, la base logistique du CICR pour l'Afganistan. Après quelques années dans différentes missions je suis rentré en Suisse, au siège du CICR, et pris la responsabilité des analyses financières du terrain et ensuite du recruitement. Le CICR à Ecogia, racontez nous Le CICR était à la recherche d'un endroit pour centraliser ses activités de formation. Jusqu'à 2001 les formations avaient lieu dans des salons d'hotels ou de salles loués dans différentes communes. Et puis, en 2001, l'opportunité du site Ecogia s'est presentée. Quel personnel du CICR est formé à Ecogia ? Dans nombreux conflits armés dans le monde, les hommes, femmes et enfants font face à une extrême violence et les besoins humanitaires sont grands. Pour assurer leur protection et l'assistance dont ils ont besoin, il est nécessaire de bien préparer et de professionnaliser le personnel des actions humanitaires. Quel est le contenu des formations ? Au début nous offrions des cours d'intégration de trois semaines à tout le personnel CICR avant d'aller sur le terrain. Aujourd'hui l'approche est différente. A Ecogia nous donnons de cours de management et direction, notamment dans le domaine de la Sécurité. Aussi, les déléguées et délégués prennent part régulièrement à des cours de formation continue dans leurs métiers spécifiques. Un autre point important de la formation est l'intégration des notions interculturelles. Aucun de nos gestes doit pouvoir être malinterpreté par les populations locales. Les déléguées et délégués devront exercer la diplomatie humanitaire Oui, le CICR assure une formation sur les mécanismes de négotiation avec et entre les parties en conflit. La base d'une négotiation est bien le respect du Droit International Humanitaire. Si on se réfère notamment à l'accès du CICR aux prisonniers, chaque partie a intérêt à que ses soldats prisioniers soient suivis par les deléguées et délégués du CICR. Combien de déléguées et délégués sont formés par le centre Ecogia par année ? Nous effectuons quelque 300 à 400 formations d'une semaine par année. Quelques 5000 déléguées et délégués passent par le Centre de formation d'Ecogia par année pour des formations de management et des formations continues. Ces déléguées et délégués se déplacent souvent à Ecogia depuis l'étranger. Notre Centre de formation possède 42 chambres à leur disposition. Qui sont les formateurs ? Nous proposons des cours avec des formateurs internes et apellons aussi des spécialistes externes. L'actualité mondial influence aussi les activités d'Ecogia ? Dans nos locaux à Ecogia nous avons temporairement installé l'Agence centrale de recherches ou Central Tracing Agency pour la guerre en Ukraine. Cette agence centralise les données relatives aux prisionniers de guerre et au rétablissement des liens familiaux cassés par le conflit. L'unité comprend des traducteurs, des informaticiens et divers spécialistes de la détention et de la recherche de personnes disparues.
auteur : Lisa Widmer
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