Les futurs de Liu Cixin : 2. Pour que respire de désert de Valérie Mangin et Steven Dupré (Delcourt, 64 pages)
Lauréat de prix prestigieux dont le Hugo Award aux États-Unis, Liu Cixin, né en 1963, est l'écrivain chinois de science-fiction le plus populaire du pays. Ingénieur dans le nucléaire et passionné de sciences quantiques, il a publié plus de 40 récits de fiction et des articles critiques. Chacun des tomes de sa trilogie Le Problème à trois corps a été vendu à plus de 35 millions d’exemplaires ! Quinze de ses œuvres sont aujourd’hui adaptées par un panel d’auteurs de bande dessinée de tous pays en BD dans une nouvelle collection : Les Futurs de Liu Cixin. Les éditions Delcourt s’associent à l’éditrice Corinne Bertrand – qui a vécu 5 ans en Chine - et à Li Yun, fondateur de la maison d’édition chinoise FT Culture. Cette nouvelle collection a l’ambition d’apporter un peu de la tradition et du savoir-faire de la bande dessinée franco-belge dans une Chine toujours plus envahie par la culture du manga.
Les albums de cette collection peuvent être lus indépendamment les uns des autres. « Pour que respire de désert » est la deuxième adaptation sur un scénario de Valérie Mangin, connue notamment pour la série Alix Senator, mais travaillant sur ce volume en duo avec le dessinateur belge Steven Dupré (1967).
Dans un futur proche, des villes nouvelles se sont implantées en plein désert avec le fol espoir de fertiliser ces sols arides. Les parents de Yuanyuan font partie des pionniers qui ont créé la « Cité de la Route de la Soie », mais l’approvisionnement en eau est insuffisant condamnant la métropole à l’abandon. Yuanyuan est toute petite lorsque sa mère, une scientifique qui mène des expériences afin de faire reverdir le désert, décède dans un accident d’avion. Son père en charge de la Mairie tente d’assumer son rôle de père du mieux qu’il peut, mais sa fille - bien que très brillante - ne s’intéresse qu’à une chose : les bulles de savon.
Liu Cixin est préoccupé par les problèmes de dérèglements climatiques et il les dénonce au travers de ce récit d’anticipation. Ses propos alarmistes sont - hélas - bien crédibles. L’obsession de Yuanyuan pour la confection de bulles toujours plus grosses et résistantes amène au récit une touche de poésie. Parce qu'il faut toujours laisser une part de fantaisie pour s’émanciper des courants de pensées classiques et sortir des chemins battus pour avancer, le destin de Yuanyuan va l'amener vers une grande découverte, car la solution n'est pas toujours là où l'on croit.
On a de la peine, en revanche, à trouver vraisemblable la fortune sans limite de la jeune fille devenue une scientifique géniale. Mais il s’agit peut-être d’un problème dû à la retranscription du roman en BD. Cela n’enlève rien à la réussite de la transposition de cet univers.
