15.06.2022 par MG
num.320 juillet-août 2022 p.24

Vérité, croyance et statistiques

 La Tribune de Genève rapporte que pour le dimanche de l'Ascension, il y avait plus de passagers rentrant à Genève que pour le même jour en 2019. Cependant, pour les journées du mercredi au dimanche, le nombre de mouvements de vols était inférieur de 12% à celui de 2019, ce qui indique l'utilisation d'avions plus grands et une plus grande occupation des sièges.

Les statistiques réelles de l'aéroport pour la période de janvier à mai de cette année montrent que pour les compagnies régulières, le nombre de vols n'est que de 73,6% de ceux de la même période en 2019, tandis que le nombre de passagers est de 69,1% de ceux de 2019 et que le nombre moyen de passagers par vol a chuté de 120,9 à 113,5. Ainsi, l'optimisme de l'aéroport, tel que communiqué au journaliste de la Tribune, ne correspond ni aux propres statistiques de l'aéroport ni l’avenir dans le monde actuel (la guerre en Europe et le retour de COVID) !

Nous pouvons supposer que, bien que de nombreuses personnes voient un lien entre le changement climatique et le trafic aérien, notamment en raison des tarifs aériens ridiculement bas proposés par les compagnies aériennes à bas prix, le désir de profiter de ces tarifs l'emporte souvent sur tout sentiment de culpabilité. Le nom de ce choix est connu sous le nom de “dissonance cognitive” : l'inconfort mental qui résulte de la détention de deux croyances, valeurs ou attitudes contradictoires.

Cependant, ce qui était extrêmement intéressant, c'était de regarder les remarques des lecteurs envoyées au site web de la Tribune, dont la plupart provenaient de pseudonymes anonymes. Pour beaucoup d'entre eux, certains proposant leur propre choix parmi une variété de "statistiques", il n'était pas trop difficile de déterminer les convictions du correspondant. Il est également fort probable qu'il existe de nombreux "trolls", qui ne résident pas nécessairement à Genève ou dans ses environs.

Personnellement, je ne comprends pas pourquoi les journaux et autres systèmes de distribution de messages, n'identifient pas clairement les contributeurs. Pourquoi cette "permission d'anonymat" est-elle autorisée à se poursuivre avec un minimum de vérification des faits ?

Cependant, même lorsque les contributeurs sont correctement nommés, nous devrions peut-être nous demander si leur sélection se fait de manière juste et équilibrée. On peut espérer que la presse genevoise agisse de la sorte, même si les propriétaires contrôlent plusieurs organes de presse, de radio, de télévision et d'Internet. Cependant, on peut se demander si, à l'aile droite de la politique suisse, un politicien suisse bien connu et propriétaire de journal promeut fortement son opinion sur la neutralité suisse.

Je trouve qu'il vaut la peine de comparer certaines publications avec la situation avant et pendant la deuxième guerre mondiale, comme le détaille le livre de Pietro Boschetti , intitulé "Les Suisses et les nazis : le rapport Bergier pour tous" qui, entre autres, traite de l'attitude de la Suisse envers les réfugiés, en particulier ceux de nationalité juive, demandant l'asile en Suisse. Il vaut la peine d'être lu pendant les vacances d'été, surtout lorsqu'on entend des gens nier la réalité de l'holocauste et des camps de travail et chambres à gaz qui y sont associés. Toutefois, vous risquez de lire des choses qui vous mettent mal à l'aise, peut-être parce que vous pensiez déjà connaître les "faits" !

Ce qui, bien sûr, nous amène à l'actuelle "guerre", ou "opération militaire limitée" en Ukraine, et à la nécessité d'essayer de faire la différence entre les points de vue opposés auxquels nous sommes exposés. Ne devriez-vous pas, au minimum, essayer de distinguer la vérité, même si elle n'est parfois que partielle, des "fake news", et considérer les statistiques chiffrées avec un certain scepticisme ?

Profitez de vos vacances.

 

auteur : Mike Gérard